L'industrie marocaine de nouvelle génération peut être construite autour de segments porteurs. C'est le cas de l'écosystème automobile autour de Renault qui prend de plus en plus forme. Le nouvel engagement d'investissement, pris il y a quelques jours, est prévu pour attirer plus d'équipementiers, rehausser la valeur ajoutée nationale, renforcer les exportations et offrir plus d'emplois. La filière automobile se précisera encore plus avec la venue de nouveaux grands constructeurs comme PSA Peugeot, Ford et d'autres encore, attirés non seulement par le bas coût marocain, mais de manière plus générale par les éléments forts qui font l'avantage concurrentiel Maroc en termes de logistique, de formation, et de proximité d'approvisionnement et d'écoulement. Le pari pris sur cette industrie s'avère ainsi concluant et inscrit notre Pays sur la carte mondiale de l'automobile. Pourvu, en fait, qu'on reste attentif à la concurrence notamment voisine qui essaie de dupliquer le modèle marocain et, surtout, aux mutations technologiques en cours au niveau mondial. C'est pourquoi, la montée en gamme est impérative comme l'entrée dans les segments des véhicules hybrides et électriques doit être programmée. La recherche-développement est à cet égard incontournable. L'aéronautique est un autre pari gagnant où l'effort de promotion et de montage d'écosystèmes doit être patiemment déployé. La présence de grands noms du genre Boeing, Airbus, Bombardier, Thales, Safran... est une opportunité que peu de pays de la région possèdent. L'on devrait être capable d'en amener quelques -uns à faire de notre Pays une de leurs bases importantes de production en leur offrant le cadre d'affaires adéquat. En liaison avec les secteurs précédents, l'industrie militaire ne doit pas, non plus, rester à l'état embryonnaire. L'armée marocaine, l'une des plus professionnelles et les mieux organisées d'Afrique et du monde arabe, recèle les atouts pour mettre en route des niches importantes de production industrielle et faire émerger le Maroc, dans ce domaine, comme le font aujourd'hui la Malaisie, Singapour ou la Colombie, sans omettre les velléités de nos voisins de l'est. Dans le domaine militaire, non seulement le Maroc dispose déjà d'une part d'importations à remplacer dans l'enveloppe des221 milliards de DH prévus, selon certaines sources, d'ici 2019, mais aussi, d'opportunités industrielles dans la maintenance, la réparation et entretien d'avions, les équipements de surveillance, la construction navale, les drones et autres équipements légers... Dans ce domaine, le Maroc exporte déjà de longue date des uniformes, des chaussures et autres produits militaires. Il dispose dans ce domaine de partenariats technologiques et financiers mobilisables pour faire jouer à ce secteur le rôle qu'il a réussi dans les pays industrialisés en matière de Recherche-développement, d'innovation et de création de valeur. Il y aura certes des résistances et oppositions. Mais peut-on avancer si on se résigne face aux concurrents malveillants? 15 avril 2016