La langue amazighe n'est plus un slogan, mais un fait plausible, inscrit dans la dynamique constitutionnelle. Après de longues périodes de combat sans relâche, la culture et la langue amazighes jouissent de la légalité, sans ambages. A présent, il n'est plus question de leur constitutionalité, mais de leur application dans la réalité vécue. Il ne s'agit pas non plus, de mettre en exergue ce parcours laborieux du mouvement amazigh quis'est déclenché au moment où les droits dont, en fait, celui del'identité et la langue amazighes, étaient littéralement bafoués par un système répressif. Depuis, la cause amazighes'est érigée en une marque identitaire de premier plan, jusqu'àl'instant où la reconnaissance déclarée ne fusse qu'une question detemps, au regard des insistances accrues des forces éclairées de laNation. Son officialisation au niveau de la nouvelle Constitutions'est insérée dans la série de générations de réformes, car, en effet,le combat que les progressistes et les démocrates authentiques ontmené pour la réhabilitation de ce droit légitime, au côté desintervenants associatifs amazighs, toutes sensibilités confondues, estindissociablement lié aux multiples luttes à caractère institutionnel,social, économique, culturel... On ne saurait alors concevoir uneexpression de démocratisation d'un volet vital et sensible, tel quel'amazighité, en dehors de tous les autres axes de la vie actuelle. Il serait insenséde s'attendre à meilleure prestation del'incorporation généralisée detamazight dans le curricula scolaire, face à de tels déficitsstructurels de l'enseignement. D'autre part, le domaine de lacommunication et de l'information aété aussi longuement débattu et en évidencel'acuité de ce volet en tant qu'outil véhiculaire de la culture et dela civilisation amazighes, au même titre que l'enseignement. Tout eninsistant sur le fait que le discours sur l'amazighité se devrait depasser du stade protestataire à une phase beaucoup plus technique etrationnelle pour permettre la matérialisation des enjeux deTamazight, d'une manière équitable et fluide. Enfin, il s'avère essentiel et fondamental de considérer la langue amazighe comme étant une question qui revêt un caractèrenational, de par sa présence au quotidien à divers horizons. Cette problématique est mise sous orbite et s'inscrit, effectivement, dansune volonté manifeste de mettre à contribution des textesconstitutionnels pour une mise en pratique sereine et collective.C'est également et avant tout, le rôle de l'Etat qui devrait s'assumerpleinement sur cette ébauche nationale.