La conférence politique initiée par la section locale du PPS d'Agadir et intitulée « Officialisation de la langue amazighe et mécanismes d'activation » a drainé une assistance massive, vendredi dernier. Plus de 350 participants ont pris d'assaut l'amphithéâtre de la chambre de commerce, d'industrie et de services pour prendre part à cette manifestation de grande notoriété. Subtilement modérée par Lahcen Nachef, ancien président de l'AMEF, la conférence a débuté avec le mot de bienvenue de Saoudi El Amalki, secrétaire de la section, au cours duquel il s'est focalisé sur l'originalité de cet évènement s'insérant dans le sillage du débat national autour de l'Amazighité. La parole fut ensuite donnée au bâtonnier Abdellatif Ouammou, membre du bureau politique du PPS qui, de prime abord, a mis en exergue les positions favorables du parti à l'égard de la question amazighe dont ce dernier a été, pendant longtemps, un fervent défenseur, depuis les années cinquante jusqu'à mercredi dernier par la signature d'une convention commune avec les différentes constituantes du mouvement amazigh, en passant par le fameux livre blanc du PPS au sein duquel le parti considère que l'amazighité est une partie intégrante de l'identité nationale. Dans le même contexte, l'intervenant se réfère au célèbre recueil du regretté Aziz Belal « facteurs non économiques du développement », pour mettre l'accent sur la relation dialectique historique qui émaille la notion de la croissance en corrélation avec les fondements de la démocratie, du progrès et de la justice sociale. La constitutionnalisation de tamazight constitue donc, conclut l'orateur, l'aspect saillant du retour à la dignité nationale. Pour sa part, Ahmed Aassid, membre de l'observatoire amazigh des droits et des libertés, estime que l'officialisation de tamazight dans la Constitution marocaine est un fait démocratique qui renforce l'idée de la réconciliation au lieu et place de la culture du pays du « Makhzen », axée sur la soumission et l'allégeance, depuis le début du siècle révolu. Cette constitutionnalité, souligne-t-il, n'est guère un fait fortuit ou anodin, mais une assise fondamentale qui promet un horizon révélateur. « Les droits humains renferment tous les volets y compris ceux ayant trait à la langue et la culture dans laquelle l'amazighité représente l'épine dorsale », déclare Ahmed Aassid, au terme de sa pertinente communication, tout en louant vivement la position du PPS vis-à-vis de la reconnaissance de la langue et la culture amazighes, à travers moult phases de l'Histoire contemporaine. Par la suite, pas moins de vingt interventions ont meublé cette rencontre de haute qualité à laquelle a assisté une panoplie d'intellectuels, de cadres, de militants politiques, d'acteurs associatifs amazighs, d'intéressés…Cette soirée conviviale a été couronnée, ensuite, par la contribution artistique du musicien et chanteur amazigh, Ammouri M'barek qui a sorti une série de ses plus belles interprétations.