Publication des états financiers à la dernière minute, retard de l'annonce des profits warning, absence d'explications détaillées sur les résultats réalisés et la non disponibilité d'un agenda financier demeurent les principales lacunes de la communication financière des sociétés cotées à la bourse de Casablanca. A une semaine de la date butoir des résultats annuels au titre de l'exercice 2015, l'Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC) formule ses recommandations afin d'améliorer le processus de communication financière des émetteurs. Tout d'abord, le gendarme de la bourse recommande aux émetteurs d'éviter la publication lors du week-end et jours fériés en veillant à la clarté et à la lisibilité de leur contenu et en précisant les coordonnées du responsable de la communication financière. Naturellement, l'AMMC cherche, à travers cette recommandation, à assurer une transparence, une égalité d'accès à l'information pour les investisseurs ainsi que la possibilité d'interagir avec le management de l'émetteur. Dans la même logique, l'Autorité appelle les sociétés cotées à tenir des réunions d'information avec les analystes financiers et la presse spécialisée après publication des résultats et au plus tard dans les 15 jours qui suivent ladite publication. Toutefois, avant de tenir la réunion avec les analystes et journalistes, la société cotée est censée publier des commentaires détaillés sur les résultats réalisés. Le gendarme de la bourse précise qu'il est indispensable d'expliquer les variations importantes des principaux postes, d'observer une régularité dans le choix des indicateurs commentés habituellement, de respecter les unités d'échelles au niveau des représentations graphiques, illustrant les évolutions positives ou négatives des indicateurs. Aussi, est-il indispensable d'accompagner les publications financières d'une note décrivant leur activité et retraçant les principaux événements ayant marqué la période. Ces lignes directrices permettront, aux émetteurs, une communication limpide, homogène et continue. Enfin, l'AMMC insiste sur la diffusion des états financiers sur leur site Internet après publication préalable dans un journal d'annonces légales. Quid des profits warning ? Si le gendarme de la bourse a jeté la lumière essentiellement sur l'absence d'explications détaillées sur les résultats réalisés et la non-tenue des conférences pour commenter l'activité, la communication financière des sociétés cotées à la bourse de Casablanca est aussi marquée par la publication des états financiers à la dernière minute ou encore le retard de l'annonce des profits warning. Certes, le régulateur du marché ne fixe pas une période ou un délai prédéterminé pour communiquer les profits warning comme c'est le cas pour les états financiers. Toutefois, l'émetteur peut alerter le marché sur ses résultats lors de la clôture des comptes. Autrement dit, dès que l'émetteur a pris connaissance des éléments pouvant occasionner des résultats en décalage significatif avec les prévisions précédemment annoncées ou l'historique des réalisations, il doit communiquer immédiatement cette information au marché. Ainsi, l'investisseur est averti de la baisse des résultats avant leur publication légale, permettant au marché d'assimiler la portée de cette information et évitant une correction sévère du titre en bourse. Cette publication permet également d'assurer l'égalité d'accès à l'information et de prévenir les délits d'initiés. Notons que la saison des résultats annuels 2015 a été marquée jusqu'à maintenant par la publication de 14 profits warnings. Enfin, la mise en place imminente des indicateurs trimestriels contribuera considérablement à améliorer le niveau de transparence financière en alimentant le marché plus fréquemment d'informations actualisées.