Un festival, c'est d'abord un public. En effet ce qui est original dans le FICAM de Meknès, c'est son approche a priori pédagogique et son public jeune, qui afflue chaque jour aux projections dans des salles archicombles, dont des enfants, des familles, des étudiants et des jeunes férus de cinéma et de création. Ils assistent aux débats, aux masterclasses, ainsi qu'aux ateliers de formation qui se déroulent dans les différents espaces de l'institut français, lequel abrite l'événement. Du coup, les deux premiers jours, notammentlors de la projection du film «Le Prophète», projeté en exclusivité lors de l'ouverture du festival, ainsi que du long métrage en compétition «Avril et lemonde truqué» de Christian Desmares et Marc Jousset, ont connu une présence massive, non seulement pour voir les films, mais aussi et surtout les discuter avec leurs réalisateurs. Cela dit, cette dynamique est une initiative importante afin d'implanter la culture du cinéma, de l'esthétique de l'image et la profondeur des thématiques chez un large public ; celui des jeunes et des enfants. L'opportunité de la programmation de cette édition réside aussi dans le fait de s'ouvrir sur d'autres genres et formations cinématographiques avec notamment les courts métrages documentaires animés, en projetant une brochette de cette catégorie dont : «Les pieds verts d'Elsa Duhamel» (2012), «Pinchaque, le tapir colombien» de Caroline AttiaLarivière (2015), «Lawas» de Mathilde Vachet (2012) et bien d'autres. Un autre volet encourageant la jeune production cinématographique nationale est celui du prix du meilleur long métrage d'animation dont le grand prix est décerné par un jury Junior composé d'Ismail Ennassef, Manal El Halouat, Ghita Ouloul, Souhail Bourass. Par ailleurs, même si la règle ne pourrait pas être générale, un très bon scénario fera un bon film. En effet, c'est à partir de cette idée que la première Résidence francophone d'écriture pour le film d'animation,qui a lieu du 25 mars au 21 avril a réuni des jeunes de différentes nationalités, notamment du Maroc, du Liban, de Madagascar, de France, de Belgique et du Canada, pour réfléchir et échanger sur l'écriture scénaristique et le processus de fabrication et de production d'un film ou d'un court métrage d'animation. Il va sans dire que le succès de ce festival est aussi son public fidèle.