Les attentes du Chef du gouvernement à l'égard de la société civile sont grandes. Abdelilah Benkirane, qui s'exprimait dimanche à l'occasion de la célébration de la journée nationale de la société civile, a insisté sur le rôle déterminant du milieu associatif dans la consécration de la justice sociale. Il s'est même dit prêt à lui consacrer chaque année 1% du budget de l'Etat pour contribuer à l'éradication des problèmes qui gangrènent la société comme l'abandon scolaire et l'analphabétisme. Pour l'heure, cette option parait inenvisageable du fait de la difficulté d'identifier les ONG pouvant bénéficier de cette subvention. C'est du moins ce qui ressort de l'intervention de Benkirane qui a dénoncé la création de certaines ONG à des fins d'enrichissement personnel. Le Chef du gouvernement est d'ailleurs conforté dans ses craintes par la Cour des comptes qui avait fait son mea culpa en pointant des dysfonctionnements et des insuffisances liés notamment à l'utilisation des fonds publics, à l'absence de conventions fixant les objectifs à atteindre et à la non reddition de comptes. Quoi qu'il en soit, il convient de souligner que l'Etat ne lésine pas sur les moyens. En 2014, le montant des subventions octroyées aux associations a atteint 2,2 milliards de DH, en plus des aides non pécuniaires comme l'accompagnement, l'encadrement et le soutien technique et logistique. De même, ce partenariat a connu un développement qualitatif à la faveur du lancement de l'INDH qui a permis la réalisation de 38.314 projets et 8.294 activités génératrices de revenus au profit de 9,7 millions de personnes dont la moitié en milieu rural. Néanmoins, un rapport élaboré par la tutelle sur le partenariat entre l'Etat et le milieu associatif insiste sur la nécessité de répertorier le financement accordé aux ONG. Le document appelle également les militants associatifs bénéficiant de ce soutien à consacrer les bonnes pratiques. En attendant, le gouvernement veut s'ériger en modèle en matière de transparence. En effet, le ministère de Abdelaziz El Omari a mis en place un site web visant à renforcer la transparence en matière d'accès des associations aux subventions publiques en leur offrant toutes les informations nécessaires. Pour inciter le milieu associatif à faire preuve de plus de transparence, la tutelle compte également octroyer un Prix de la société civile, dont le décret de création a été déjà adopté par le Conseil de gouvernement. Mais il faudra attendre 2017 pour que la première édition de ce prix soit organisée. Au Maroc, les ONG fleurissent comme des champignons. Leur nombre a atteint 130.000 en 2015 contre 116.000 un an auparavant. Sans grande surprise, Casablanca accueille le plus grand nombre d'associations (19.562), soit 15% du total. Elle est suivie de la région Souss Massa, Marrakech et Safi. Quant aux domaines d'activités, le rapport de la tutelle montre que 24% de ces structures opèrent essentiellement dans le social. Le reste exerce des activités liées à l'environnement, l'éducation, la formation et la politique.