En dépit de sa dépréciation sur le marché automobile, Salafin a annoncé une forte croissance des bénéfices en 2015 dans le sillage d'une hausse de l'activité sur les crédits personnels et une maîtrise des coûts d'exploitation. Dans ce sillage, Salafin compte distribuer 109% de ses bénéfices. La production globale de Salafin s'est établie en 2015 à 1,2 milliards de DH en légère hausse de 0,4% par rapport en 2014 soit une part de marché de 9,3%. Cette quasi-stabilité s'explique par une baisse de 7% des financements Auto à 534 millions de DH et une hausse de 18% à 387 millions de DH. Ainsi, Salafin a perdu 1,4% sur le marché des financements Auto pour capter une part de 8,2% contre 9,2% en 2014. «Sur les deux dernières années, il y a eu une bataille sur le marché automobile en termes de part de marché. Aussi, nous avons fait face à l'entrée frontale du secteur bancaire sur ce segment. Nous n'avons pas voulu rentrer dans course aux parts de marchés car c'est une destruction de nos valeurs» explique Mohammed Er-raioui, directeur général adjoint (DGA) de Salafin. Et de poursuivre : «Mais il faut dire que nous devons revenir sur le marché et reprendre la place qui était la nôtre il y'a 10 ans». En revanche, sur la même période de référence, la société de financement a gagné 0,6% sur le marché des crédits personnels atteignant une part de 11,2%. « C'est pour la deuxième année consécutive que nous sommes sur cette tendance. Ainsi, la stratégie de mix-produit s'est concrétisée. Nous avons rétabli l'équilibre de notre production » commente Aziz Charkaoui, président du directoire de Salafin.Dans le même sillage, les encours financiers ont progressé de 2,1% à 2,4 milliards de DH en raison d'une baisse de l'encours des financements Auto de près de 4,8% à 1,1 milliards de DH et une hausse de 9,7% des encours des crédits personnels à 1,22 milliards de DH. Ainsi, la part de marché de Salafin est restée stable par rapport à 2014 à 6,3%. Profitant de la hausse des encours, le Produit net bancaire(PNB)a grimpé de 14,7% à 354,5 millions de DH. Aussi, la marge sur commission a progressé de 14% à 119 millions de DH soit le tiers du PNB. «Notre stratégie de maîtrise des coûts et notre politique tarifaire nous permet de générer des marges sur commissions», avance M. Er-raioui. D'ailleurs, les charges d'exploitation n'ont augmenté que de 4%, d'où une baisse du coefficient d'exploitation de 302 points de base à 29,2%. En conséquence, le résultat brut d'exploitation a progressé de 19,4% à 254 millions de DH. Pour le risque, les dotations nettes aux provisions ont progressé de 17%, la société effectuant une radiation de créances irrécupérables totalement provisionnées de 154 millions de DH. «Nous ne sommes pas étonnés de voir nos provisions augmenter puisque l'encours des créances en souffrance a progressé de 14,9% à 71,9 millions de DH, soit 5% des crédits à la consommation» annonce le DGA. Pour sa part, A. Charkaoui a précisé : «notre politique de provisionnement reste très prudente. Tout risque sera largement absorbé par notre marge». Et d'ajouter : «Salafin privilégie la marge post risque par rapport à la part de marché». Ainsi, Salafin a réalisé en 2015 un bénéfice net de 125,2 millions de DH, en hausse de 18,5% par rapport à 2014. « Jamais, notre résultat net n'a été au-dessous de 95 millions de DH même en période de crise ce qui démontre notre résilience » déclare M. Er-raioui. Aussi, la société revendique un ratio de solvabilité de 20,6%. « Nous restons focalisé sur une stratégie financière qui favorise la rentabilité »ajoute-t-il. Aussi, la société affiche un niveau des fonds propres de 650,83 millions de DH en hausse de 3,3% par rapport à 2014. Enfin, Salafin propose un dividende de 57 DH en hausse de 29,5% par rapport en 2014 soit un taux de rendement de 8,6%. «Nous faisons partie de top 10 des entreprises qui distribuent les meilleurs dividendes de la place casablancaise» se réjouit M. Er-raioui. «Nous ne sommes pas seulement une société de rendement mais aussi une société de rendement» conclut-il.