Le directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire nationale, Abdelhak El Khayam a indiqué que le commando, démantelé jeudi 18 février, comptait passer à l'action vendredi 19 février à travers une attaque criminelle visant à susciter un sentiment d'insécurité au sein de la population et à créer un climat favorable à la détection de nouvelles recrues. Au cours d'un point de presse, donné vendredi au siège du BCIJ à Salé, El Khayam a précisé que l'arrestation de 10 membres de ce groupe est intervenue à une journée seulement du premier attentat terroriste programmé par cette structure terroriste, ajoutant que la gravité de cette affaire réside dans le recrutement d'un écolier de 16 ans et d'un ressortissant français converti à l'Islam outre la saisie d'armes biologiques et chimiques et de munitions. Il a également fait savoir que cette affaire diffère de toutes les opérations menées depuis 2002, au terme desquelles quelque 152 cellules terroristes ont été démantelées, suivant une approche anticipative fondée sur la collection et l'exploitation des renseignements, par le fait que les armes et munitions saisies proviennent non pas d'un pays européen, mais plutôt d'Irak et de Libye, ce pays maghrébin où Daèche a déplacé son état-major ainsi que par la qualité des armes saisies et le recrutement de membres, âgés entre 16 et 40 ans, et dont certains ont un niveau universitaire. Il semble aussi, a-t-il dit, que Daèche a changé de tactique, optant cette fois-ci pour le recrutement et la formation sur place des membres de ses structures. Dans le cas d'espèce, a-t-il dit, les armes saisies ont été livrées aux terroristes à El Jadida, par un autre membre toujours recherché. La structure démantelée devait être encadrée par des terroristes envoyés d'Irak ou de Libye pour superviser la formation des terroristes qui ont planifié de créer une base arrière à 20 Km de Tan Tan dans un endroit reculé (Sahb el Harcha), où ils voulaient entrainer leurs éléments, a-t-il expliqué. Au cours de ce point de presse il a été procédé à la projection d'un film sur les arrestations des membres du réseau démantelé, qui s'activaient à Essaouira, Meknès et Sidi Kacem et de « l'EMIR » de ce commando (ML, natif de Laâyoune) dans un logement loué dans un quartier populaire à El Jadida. D'amples informations ont été données à cette occasion aux journalistes sur les armes et munitions exposées à savoir : quatre mitrailleuses automatiques équipées de chargeurs de munitions, trois chargeurs vides, trois revolvers, d'un pistolet automatique, d'un fusil équipé de viseur, d'une grande quantité de munitions et de 13 bombes lacrymogènes, quatre matraques télescopiques, un taser électrique, six bouteilles en plastique contenant des produits chimiques suspects pouvant être utilisés dans la fabrication d'explosifs, ainsi que trois bouteilles en verre contenant des produits liquides suspects, des clous, et deux drapeaux du soi-disant "Etat islamique", outre des armes blanches, des menottes en plastique et des uniformes militaires, en plus d'un véhicule léger. Selon el Khayam, les membres de cette structure projetaient de commettre une série d'attaques terroristes contre des institutions stratégiques et sensibles, sur ordre des dirigeants des terroristes de Daèche C'est d'ailleurs dans la perspective de mener une guérilla à grande échelle sous l'encadrement effectif et de terrain de dirigeants expérimentés du groupe "Daèche", dont l'un se trouve actuellement en Turquie, que cette structure terroriste a été conçue, a estimé El Khayame, selon lequel il n'y a pas lieu de changer l'approche anticipative du BCIJ, qui s'est avérée très payante. Quant au niveau de l'alerte, a-t-il dit, il sera toujours maintenu à son plus haut niveau. Il a par ailleurs émis le souhait de voir la Libye retrouver sa stabilité et sa sécurité pour le bien du Maghreb et des autres pays du monde.