Les festivals ont-ils un impacte sur la culture et l'art amazighs ? Comment peuvent-ils contribuer à la préservation du patrimoine artistique et poétique qui fait face à l'oubli et à l'oralité ? Certes au long de l'année, plusieurs festivals consacrés à la culture amazighe s'organisent sur l'ensemble du territoire national sur les différentes thématiques et expériences artistiques, de la musique en passant par la dance, la poésie et le cinéma. «Les festivals ont un grand impact positif sur la population. Ils y jouent un rôle prépondérant en matière du rayonnement et de communication entre les artistes, les créateurs de toutes les expressions artistiques confondues », nous a confie Driss Kaissi ayant dirigé plusieurs festivals artistiques en Moyen Atlas. Pour nous, poursuit-il, c'est une plate forme et un carrefour artistique pour renouer le lien et faire connaitre la culture amazighe au grand public marocain notamment les jeunes. Avec l'avènement des nouvelles technologies ont facilité les tâches pour ceux qui veulent enregistrer et conserver le patrimoine culturel. «Aujourd'hui les gens sont conscients de la valeur de l'audiovisuel, de l'image et de la vidéo en matière de la conservation de l'héritage culturel et artistique amazighs. D'après mon expérience dans la direction de plusieurs festivals en Moyen Atlas, à Séfrou comme à Imouzzer Kander, à Khemisset, j'ai constaté que les gens attendaient ces événements constituent un moment pour les opportun pour les marocains pour rencontrer leurs culture et identité à travers la musique, la poésie et la danse... », a-t-il dit. «Chaque festival a son thématique. Et il va falloir dans ce registre rendre hommage à la poésie amazighe surtout dans la situation actuelle. Car elle est porteuse de valeurs de paix et de vivre ensemble. », conclut il. Le chercheur amazigh et directeur de plusieurs festivals artistiques amazighs, Abdelmalek Hamzaoui, s'apprête à organiser deux festivals, le premier sera international sur l'art de «Boughanim », un art, d'après lui, qu'il faut sauver et préserver et un autre régional. «Ces événements donnent l'opportunité aux gens qui ne connaissent pas ces arts « ahidouss » de les découvrir. », nous a souligné. Le souci d'assurer une relève est toujours présent. En effet, les manifestations artistiques s'invitent les artistes en herbe à marcher sur les traces des maitres en la matière. «Au delà de l'aspect folklorique de chaque festival, il faut qu'il y ait des conférences scientifiques pour se penser sur les différentes thématiques touchant l'art et la culture amazighes. », a-t-il précisé. Auparavant c'était le «Moussem» qui s'est transformé aujourd'hui à des festivals organisés par des associations qui ont un statut et un cadre qui pourront avoir des partenaires et une programmation artistique. «Les festivals contribuent à la préservation de la langue, les valeurs amazighes et l'attachement à la terre», a avancé Abdelmalek Hamzaoui.