Le titre d'Alliances a pris plus de 17% en trois séances (du 3 au 5 février), certainement en lien avec la rumeur d'un augmentation de capital réservée à Alami Lazraq et à la SFI. En effet, en off des différentes AG, Alliances a souvent évoqué une augmentation de capital de près de 1 milliards de DH, à laquelle la SFI devait participer. Cette semaine, une rumeur qui circule a évoqué un cours largement supérieur à 100 DH pour l'augmentation de capital. Cette rumeur a pu être interprétée positivement en raison de trois éléments. Le premier est relatif au signal donné en termes de valorisation avec la signature SFI sur un prix largement supérieur au cours actuel. Le deuxième est lié à l'injection du milliard de dirhams qui pourra soulager les finances du groupe qui affichait une dette nette de 8,5 Mrds DH au 30 juin 2015. Le dernier élément est lié à l'impact mécanique sur le cours vu les achats attendus de la part de la SFI sur le marché secondaire, notamment pour pondérer son cours moyen d'acquisition. Justement, en dehors de l'effet positif évident de l'injection de cash, les deux autres éléments positifs sont à nuancer. En effet, la SFI, avait déjà acquis 3% du capital d'Alliances avec une valorisation de 540 DH par action. La suite des évènements a montré que l'évaluation faite par la SFI était largement surestimée, ce qui limite la portée de la valeur actuelle. Ensuite, la SFI raisonne certainement en cours moyen pondéré de sa participation, qui sera largement abaissé avec la nouvelle augmentation de capital. Par ailleurs, les autres points négatifs de l'activité d'Alliances sont toujours là. Ainsi, le sort d'EMT, d'EMT Bâtiment et d'EMT Routes, est entre les mains du Tribunal de Commerce en vue d'ouvrir une procédure collective conformément aux dispositions du livre V du Code de Commerce. Surtout, le désengagement du pôle de construction pourrait ne pas être une simple lettre à la poste, car les créanciers peuvent engager une demande judiciaire de remboursement auprès de la maison mère. Aussi, la cession d'actifs immobiliers et de projets auprès des créanciers et le déstockage de certains programmes, laisse l'incertitude totale au niveau du périmètre d'activité d'Alliances, même en cas de réussite du plan de redressement. En particulier, le redémarrage de la promotion immobilière, risque d'être très lent même après l'assainissement des comptes. Enfin, la communication du groupe laisse à désirer car les informations sur le plan de redressement, sont données de manière parcellaire au cas par cas, sachant que le plan de redressement devait être théoriquement achevé à la mi-mai 2015. D'ailleurs, Alliances n'a pas encore communiqué officiellement ni sur l'augmentation du capital ni sur le remboursement des obligations ou de la dette bancaire. En conclusion, comme lors de la dernière forte remontée du cours, nous conseillons d'éviter l'emballement sur le titre Alliances.