Le taux de croissance prévisionnel de 3% en 2016 pourrait ne pas être atteint. C'est ce qu'a fait savoir le ministre de l'Economie et des finances, qui était hier l'invité du forum de la Map. Mohamed Boussaid a affirmé que ce taux devrait être impacté par un recul prévu de 1,8% du PIB agricole. Cela, «conformément aux prévisions d'une année agricole moyenne», a-t-il précisé. Au mieux, le taux prévisionnel ne devrait pas dépasser les 3% prévus par la loi de finances de 2016. Une hypothèse confortée essentiellement par l'amélioration des prévisions économiques au niveau international. Bonne nouvelle. Le taux d'endettement devrait se stabiliser à 63,4% à fin 2015 avec une tendance à la baisse en 2016 et un taux prévisionnel de 60% d'ici 2020. Le gouvernement compte y parvenir grâce à la poursuite du redressement des équilibres macroéconomiques et surtout, le renforcement du recours à des ressources exceptionnelles comme les dons. A en croire le ministre, «le recours à l'endettement ne représente aucun danger». Pour lui, les yeux doivent être fixés sur les réserves en devises et non pas l'endettement. Car ces ressources permettent de couvrir les besoins en importations. Sur ce point, le ministre s'est montré rassurant en annonçant que les réserves en devises se sont améliorées, permettant notamment de couvrir 7 mois. Parallèlement, le déficit budgétaire devrait poursuivre sa tendance baissière comme prévu par la loi de finances de 2016 pour s'établir à 3,5%. Idem pour l'inflation qui devrait être maintenue à 1,7%. Néanmoins, Mohamed Boussaid préfère faire preuve de pragmatisme. «Tous les objectifs ne seront pas atteints à 100% puisque la loi de finances est élaboré dans un contexte dominé par les prévisions», a-t-il dit. Il rappelle notamment que le budget est bâti sur un cours de pétrole qui change constamment. Interrogé sur la décompensation du sucre en 2016, Mohamed Boussaid a affirmé que cette mesure est nécessaire pour consacrer l'équité et pouvoir réorienter ces subventions aux infrastructures socio-économiques. L'économie escomptée est de l'ordre de 2 milliards de DH. Une recette qui devra être affectée aux équipements de santé, notamment dans le monde rural, ainsi qu'au fonds de cohésion sociale. Interpellé sur la crise de la Samir, le ministre s'est montré ferme. «C'est aux actionnaires d'honorer leurs engagements en augmentant le capital de 10 milliards», a-t-il lancé. Cela signifie vraiment que l'Etat ne viendra pas en aide à la Samir ? Le ministre a été en tout cas on ne peut plus clair : «l'Etat, qui ne cèdera pas au chantage, fera ce qu'il faut non pas en tant que puissance économique mais en tant que créancier puis la Samir est une société privée».