Les positions des grandes puissances mondiales et des institutions internationales sur la question du Sahara convergent, toutes et de plus en plus, vers la nécessité de dégager une solution politique acceptable par toutes les parties et qui mettrait fin à un conflit vieux de plus de quatre décennies. En effet, le maintien de ce conflit dans un environnement international et régional tendu est porteur de grands risques de déstabilisation pour une région qui constitue déjà un champ de prédilection pour diverses activités déstabilisatrices comme le terrorisme, les prises d'otages et les trafics de tout genre : armes, drogues, immigration clandestine, contrebande,... Il y a donc une tendance diplomatique profonde qui rallie de plus en plus d'acteurs sérieux de la scène internationale autour de la proposition marocaine de doter les régions objet du conflit d'une large autonomie, considérée comme une base sérieuse et crédible pour dégager une solution politique au conflit. Par ailleurs, cette proposition a été accueillie avec enthousiasme dans les provinces du sud marocain et a eu des échos très favorables jusque dans les camps de Tindouf où de plus en plus de voix s'élèvent pour soutenir cette proposition. En plus de cela, le discours royal du 6 novembre dernier et le lancement du gigantesque programme de développement économique et social pour les régions du sud sont venus confirmer la volonté du Maroc de faire de ces régions un exemple pour toutes les régions du pays et, chemin faisant, en faire un hub entre l'Afrique subsaharienne et l'Afrique du Nord et le Moyen Orient voire l'Europe. Face à la tendance et l'évolution favorables à la proposition marocaine au niveau international et devant le constat, sur le terrain,de l'échec de l'aventure séparatiste, les manœuvres des adversaires de l'intégrité territoriale se sont multipliés ces derniers temps et prennent de plus la forme d'une sorte de « guérilla diplomatique» qui ressemble beaucoup plus à une bataille d'arrière-garde. Après avoir tiré toutes leurs cartouches au niveau de la scène africaine et sans succès, la preuve les avancées diplomatiques, commerciales et économiques du Maroc en Afrique où il est considéré comme un acteur majeur ; les séparatistes et leurs mentors ont trouvé cette fois-ci comme terrain de prédilection l'Union Européenne et certains pays européens, notamment du Nord du fait de ce qui se passe dans notre région ; ainsi que certaines forces politiques qui continuent à voir les choses à travers des œillères et filtres idéologiques stéréotypés. C'est dans ce sens que s'inscrit le recours au sujet de l'accord agricole entre le Maroc et l'Union Européenne devant la cour européenne et la décision de cette dernière d'annuler une partie de cet accord. Il faut préciser, de prime abord, que cette décision est inacceptable pour les marocains, d'autant plus qu'elle s'appuie sur un prétexte qui peut être sorti, par tout un chacun et pour n'importe quel sujet, à savoir "ne pas avoir vérifié si l'exploitation des ressources naturelles dans les provinces sahariennes se faisait ou non au profit des populations locales" !! En conséquence et pour répondre à votre question, c'est pour cela que l'opinion publique au Maroc ainsi que les acteurs politiques et les médias de divers horizons et tendances ont été unanimes à dénoncer une telle décision qui a été perçue au Maroc comme une sorte de "provocation". De leur côté, les autorités marocaines ont réagi de manière très vigoureuse contre cette décision que l'Union Européenne se devait de ne pas entériner car elle venait à contre-courant des exigences de la situation dans la région euro-méditerranéenne qui nécessite, plutôt, le renforcement des relations de coopération entre l'Union Européenne et le Maroc et ce, dans tous les domaines économique, commercial et sécuritaire. En effet, au Maroc tout le monde s'accorde sur l'extrême importance du partenariat stratégique entre le Maroc et l'Europe pour les deux parties. Il en découle que l'Europe se doit d'entreprendre tout ce qu'il y a lieu de faire pour préserver une construction contractuelle bâtie sur plusieurs décennies, conformément à la légitimité internationale et dans le respect réciproque des engagements pris. Aussi, la démarche européenne d'appel contre la décision de la cour européenne a été fortement appréciée; ainsi que le contenu du communiqué final de la 13e session du conseil de partenariat entre l'Union Européenne et le Maroc. Ce communiqué réitère et précise la position officielle de l'Union Européenne qui consiste à préserver et à développer le partenariat européen avec notre pays, mettant en relief l'appréciation de l'Europe du rôle du Maroc et sa place au niveau régional. Mais voilà que le parlement européen, dans sa réunion du vendredi 18 décembre est venu voter, certes à 7 voix d'écart, une résolution où il demande, notamment, une extension de la mission du MINURSO à la protection des Droits Humains dans les provinces du sud marocain. Il est évident que l'objectif de cette demande d'extension est strictement politicien et qu'elle est loin de servir la question des droits de l'Homme dans ces régions. Au contraire, elle permettrait d'en faire l'objet de diverses manœuvres et instrumentalisations politiques. Il est à rappeler, à ce sujet, que quand cette éventualité a été évoquée au niveau de l'ONU l'année dernière, sept organisations marocaines de défense des Droits Humains avaient envoyé une lettre à Ban Kimoon où elles avaient attiré son attention sur cet aspect et particulièrement, l'instrumentalisation politique des questions de droits humains. Loin de l'Europe et en rapport avec l a même question, le Président américain Obama a approuvé, il y a une dizaine de jours, le budget des USA de 2016 dans lequel l'aide américaine au Maroc inclut les provinces sahariennes. C'est une décision de bons sens et ce, pour au moins, trois raisons : la première raison est que le fait d'exclure nos provinces du Sud de cette aide porterait préjudice essentiellement aux populations de ces régions, ce qui constituerait une sorte de "punition collective" qu'il n'est ni opportun, ni équitable de leur infliger. La deuxième raison est que le Maroc vient de lancer un gigantesque programme de développement économique et social de ces régions et qu'il est opportun et utile que l'aide américain, ainsi que celle d'autres pays amis du Maroc puissent venir renforcer cet effort colossal du Maroc. La troisième raison est que l'utopie séparatiste est dans l'impasse et la démarche marocaine de doter ces régions d'une large autonomie constitue une base sérieuse et crédible pour dégager une solution politique à ce conflit qui dure depuis quatre décennies. Il est donc du devoir des grandes puissances comme les USA de contribuer à l'émergence et à la concrétisation d'une telle solution. Revenons en Europe pour rappeler que les pays européens qui sont bien au fait de la question du Sahara ont des positions constructives, comme la Grande Bretagne, l'Espagne et surtout, la France qui a toujours été loyale vis-à-vis du Maroc, tant à Bruxelles qu'à New York. Il ne faut pas non plus ignorer les positions constructives des autres pays membres permanents du Conseil de Sécurité : la Russie et la Chine. Pour conclure, force est de rappeler qu'au-delà des manœuvres au niveau européen et nonobstant l'évolution très positive des USA et des autres membres du Conseil de Sécurité sur la question, le combat pour le parachèvement de notre intégrité territoriale et la défense de notre souveraineté nationale nécessitent une vigilance permanente et une mobilisation, tout azimuts, de l'ensemble des forces vives de la Nation et ce, dans le cadre d'une stratégie globale et intégrée où la diplomatie officielle et les diplomaties parallèles se complètent dans la synergie, mais chacune dans son champ et avec ses propres outils. Au moment de l'approche de la fin du mythe séparatiste, les adversaires de l'unité territoriale et leurs relais vont multiplier leurs manœuvres. A nous de rester constamment vigilants et surtout proactifs.