Le promoteur immobilier Alliances Développement Immobilier (ADI) se retire des métiers de travaux publics et de construction. Détails. Comme nous l'avons annoncé le 28 décembre dans notre spécial « Bourse et Finances », le promoteur immobilier Alliances a ouvert la procédure judiciaire pour ses trois filiales opérant dans le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP).En effet, dans un communiqué publié le 29 décembre, Alliances a précisé que les sociétés EMT, EMT Bâtiment et EMT Routes ont sollicité le Tribunal de Commerce en vue d'ouvrir une procédure collective conformément aux dispositions du livre V du Code de Commerce. D'après ce livre V, le redressement judiciaire est prononcé s'il apparaît que la situation de l'entreprise n'est pas irrémédiablement compromise. A défaut, la liquidation judiciaire est décidée et le tribunal désigne le juge-commissaire et le syndic. Rappelons qu'en 2009, Alliances en partenariat avec le fond MIF a acheté des participations dans les sociétés EMT et SOMADIAZ. La famille propriétaire historique de ces sociétés a gardé une partie minoritaire. Ces entreprises avait été acquises dans l'objectif d'accompagner le groupe immobilier dans ses grands chantiers au Maroc et à l'international. Toutefois, les sociétés de construction ont enregistré une forte baisse de leurs activités et par là même une détérioration de leur situation financière. Le promoteur explique cette situation par une conjoncture économique morose. Selon les dernières estimations du promoteur immobilier, l'exposition maximale d'Alliances en cas de liquidation des sociétés du pôle construction, en termes de compte de résultat du groupe serait de 261 millions de DH. Le promoteur immobilier n'a pas manqué de préciser que cette décision de liquider le pôle « Construction » n'aura pas de conséquences sur l'activité de la promotion immobilière d'Alliances.Ainsi, en 2016, sont prévues les livraisons des projets en cours de développement, tels que Clos des Pins, Sindibad, les Terrasses Dar Essalam, Villa des Prés, Louisia, Chellalate, etc. Aussi, pour cette année, le groupe immobilier prévoit ainsi un chiffre d'affaires comparable à celui de l'exercice précédent soit 2,9 milliards de DH. De même, le résultat d'exploitation devrait s'établir à plus de 200 millions de DH et ce grâce à la cession d'actifs immobiliers prévue dans le cadre du plan de restructuration. S'agissant de la restructuration, Alliances avance que la première phase du plan portant sur le traitement de la dette bancaire a permis le remboursement de près de 2 milliards de DH réduisant ainsi cette dette de près de 50 %. Par ailleurs, le processus de restructuration de la dette privée est bien avancé et devrait aboutir à une réduction de cette dette d'environ 2,2 milliards de dirhams par des ressources propres disponibles. Le reste de la dette privée fera l'objet d'un reprofilage dont le mécanisme et les caractéristiques de mise en œuvre sont aujourd'hui en cours de discussion avancée avec les parties prenantes, la finalisation de cette opération devant se faire au cours du premier trimestre 2016. Malgré les problèmes financiers du groupe immobilier, le conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) n'a pas encore décidé de suspendre la cotation du titre Alliances de la bourse de Casablanca. En effet, l'action est toujours négociable sur le marché pourtant elle affiche, depuis le début de l'année 2015, une chute vertigineuse de 86,8% à la date du 29 décembre 2015.