Novembre, le mois noir pour le monde artistique et culturel marocain. En un mois, plusieurs figures de la culture et de l'art marocains nous ont quittés. La page nécrologique s'est agrandie le dernier jour du 11e mois. Le paysage culturel marocain s'est réveillé lundi 30 novembre matin avec le décès de Fatima Mernissi, l'une des grandes figures de la sociologie marocaine et une militante féministe chevronnée. La sociologue, écrivaine et chercheure a tiré sa révérence à l'âge de 75 ans. Elle fut une intellectuelle et auteur prolifique avec au comptant plusieurs ouvrages dont «Sexe, Idéologie, Islam», «Sultanes oubliées : femmes chefs d'Etat en Islam», «Êtes-vous vaccinés contre le Harem ?», «Le harem politique : le Prophète et les femmes», «Le Harem et l'Occident ». Native de la ville de Fès en 1940, la chercheure est connue par ses travaux au Maroc et ailleurs. Quelques jours plus tôt, c'est l'un des piliers de la musique amazighe traditionnelle, Ahmad Amentag qui rendait l'âme. Le 24 novembre dernier, à l'âge de 90 ans, Ahmad Amentag est décédé de suite d'une longue maladie. Sa disparition est une grande perte pour le paysage artistique et musical amazigh, en particulier et marocain, en général. Il a marqué par ses chansons toute une génération avec son style musical évolutif et créatif. Natif d'un douar dans la province de Taroudant, l'artiste a consacré sa vie et sa carrière à la musique et à la poésie en langue amazighe. Depuis son jeune âge, il s'intéressait à la musique des rways dont il fut l'un des pionniers. Il a côtoyé les grands poètes et paroliers amazighs. 2 jours plus tôt, c'est la troupe Tagada pour le théâtre et les arts populaires qui était endeuillée. Le samedi 22 novembre 2015, les membres du groupe mythique perdaient leur collègue Mustapha Mounafie. L'artiste est mort à l'âge de 50 ans suite à une crise cardiaque. Père de deux enfants, Mounafie était l'un des membres les plus actifs du groupe Tagada. Le 17 novembre 2015, c'est du Caire que nous venait le décès du critique de cinéma, Mustapha Mesnaoui. Un homme très connu dans le domaine de la critique cinématographique ainsi que dans le milieu journalistique. Le critique de cinéma alors en Egypte pour un festival du Cinéma est mort à l'âge de 62 ans. Le champ journalistique marocain n'a pas été épargné. Il a perdu la journaliste Latifa El Cadi le 9 novembre. La journaliste est décédée à l'âge de 80 ans de suite d'une longue maladie. Latifa El Cadi fut l'une des voix féminines qui ont marqué par leur professionnalisme et charisme la radio et la télévision marocaine.