- Un traitement révolutionnaire contre l'hapatite «C» - Il sera commercialisé à 3.000 DH - Remboursable à partir du 1er janvier Le ministre de la santé, Pr El Houssaine Louardi a annoncé, mercredi lors d'une conférence de presse à Rabat, la mise sur le marché à partir du 10 Décembre 2015, de «Sofosbuvir», un médicament d'une efficacité élevée dans le traitement de l'hépatite virale de type «C» avec moins d'effets secondaires et moins coûteux (3.000 DH contre 800.000 DH). Ce nouveau médicament, un générique produit par un laboratoire marocain, est considéré comme le premier traitement sûr et efficace contre l'hépatite «C», dont souffrent 625.000 personnes au niveau national, a-t-il précisé. Ce nouveau médicament à base de «Sofosbuvir», qui a l'avantage d'être administré par voie orale, est considéré comme un traitement révolutionnaire contre l'hépatite», permettant un taux de guérison dépassant les 90 % avec moins d'effets indésirables. Revenant sur la production au Maroc d'un tel médicament, le ministre a expliqué que c'est dans le cadre de la mise en œuvre de la politique pharmaceutique nationale visant à encourager la fabrication locale, promouvoir l'utilisation des médicaments génériques et faciliter l'accès des citoyens aux médicaments innovants de manière continue et régulière, que le ministère de la santé a accordé le 5 novembre 2015 à un établissement pharmaceutique industriel marocain, une autorisation de mise sur le marché de ce médicament générique, à base de «SOFOSBUVIR». Ce médicament a été fabriqué localement par ce laboratoire marocain, conformément aux règles de Bonnes pratiques de fabrication applicables à l'échelle internationale. Après le refus du laboratoire américain ayant inventé et produit ce médicament d'inscrire le Maroc dans la liste des pays où le produit sera commercialisé à un prix réduit, le ministère de la Santé a été amené à rechercher le moyen de le mettre à la disposition des patients marocains à des prix accessibles. Une formule a été donc trouvée pour la production d'un générique du dit produit au Maroc profitant en cela d'une faille juridique dans la protection du produit au Maroc. Le médicament sera commercialisé au Maroc à un prix de vente de 3.000 dirhams par boîte, et par conséquent, le coût global du traitement au Maroc sera le plus faible par rapport aux autres pays où le coût atteint les 800.000Dirhams (80 millions de centimes). Le laboratoire, commercialisant ce générique au Maroc bénéficiera du monopole du marché, dans le but d'assurer la continuité de production locale dudit médicament, a-t-il affirmé. De plus, le ministère est en contact permanent avec l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) pour intégrer ce médicament générique dans la liste des médicaments remboursables, afin d'éviter les dépenses coûteuses et catastrophiques aux patients souffrant d'hépatite «C», et en particulier les pauvres et les démunis. Selon le DG de l'ANAM, Jilali Hazim, le processus est déclenché pour que le médicament figure dans la liste des médicaments remboursables par la CNOPS et d'autres assurances-maladies à partir du 1er janvier 2016. En outre, une nouvelle génération de médicaments anti-hépatite «C» est en cours d'enregistrement par le ministère de la Santé, dans l'objectif d'éradiquer cette maladie dans le Royaume à l'horizon de 2020, a ajouté le ministre, en réponse aux affirmations du Pr Azzouzi, selon lequel ledit médicament, utilisé tout seul, est insuffisant et qu'il faut d'autres médicaments pour guérir à 100% les malades. De ce fait, a précise Louadi, le Maroc sera parmi les premiers pays au monde à mettre en place un plan national de lutte contre l'hépatite «C» et ce conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. Et le ministre d'affirmer que la fabrication de ce nouveau médicament anti-hépatite «C» au Maroc sera le début de la production et la fabrication d'un certain nombre de médicaments onéreux utilisés dans le traitement des maladies chroniques telles que le cancer. Le ministre a fait savoir aussi que son département veillera en permanence, dans le cadre de la stratégie sectorielle de la santé et de la politique pharmaceutique nationale, à réaliser son objectif principal pour assurer l'accès aux médicaments à tous les citoyennes et citoyens marocains, en particulier les médicaments innovants, au moindre coût, et ce à travers la promotion des médicaments génériques et l'encouragement de la fabrication locale. Dans le même ordre d'idées, le ministre de la Santé vient de signer un nouvel arrêté visant la diminution des prix d'un certain nombre de nouveaux médicaments qui s'ajouteront à ceux déjà en vente à des prix plus accessibles, a fait savoir Pr Louardi, qui a annoncé aussi que les discussions sont en cours avec le chef du gouvernement pour lui déléguer le pouvoir de fixer par arrêté les nouveaux prix réduits des dispositifs médicaux. La baisse des prix d'une centaine de dispositifs médicaux va varier entre 40 et 80 %, selon Louardi, qui a précisé que des indications plus précises sur le sujet seront rendues publiques lors des prochaines assises nationales du médicament et des produits de santé (Skhirat, 11-12 décembre 2015). Cette manifestation, qui va réunir des ministres et experts issus d'Afrique et d'Europe, offrira aussi l'occasion de débattre d'autres priorités du ministère de la Santé, dont la greffe d'organes, a-t-il dit, tout en se félicitant du succès de l'opération de greffe du cœur à une fille de 12 ans à Marrakech et d'autres opérations de greffe d'autres organes à Fès et Casablanca. 01 janvier 2016 : lancement de nouveaux services au profit des citoyens: Le Pr Louardi a également annoncé le lancement par son département à partir du 1er Janvier prochain de nouveaux services aux citoyens au nombre de huit: Allo intoxication, Allo Veille épidémiologique, Allo SAMU, Allo Chikayasanté, Allo Mawiidi, Santé des jeunes, Sihati Réseaux sociaux du ministère de la Santé. Evoquant les mouvements de grève dans le secteur de la santé, Pr Louardi est revenu sur le dossier des étudiants médecins internes et résidents, expliquant que depuis la première réunion du 28 septembre, son département avait répondu favorablement aux revendications exprimées par la coordination des grévistes concernant notamment la programmation des concours, le versement des indemnités de garde depuis 2007, le choix des spécialités par les internes, la vaccination des médecins et la version du service sanitaire national, telle que rédigée et présentée par la coordination, laquelle version engage le ministère à ne pas présenter une autre version. Au terme du PV signé de la réunion du 28 septembre dernier, il n'y avait pas un seul point qui portait sur une éventuelle augmentation des salaires de 3.000 DH des internes au nombre de 702 et de 4.000 DH des résidents (1158 bénévoles et 1922 contractuels), a-t-il dit, précisant que la satisfaction d'une telle revendication ne concerne pas le ministère de la Santé tout seul, mais qu'elle relève plutôt du ressort de tout le gouvernement (chef du gouvernement, ministères de l'Economie et des finances, de la Fonction publique, de l'Enseignement supérieur, etc.). Il a également précisé qu'une telle augmentation risque d'avoir un effet d'entrainement sur l'ensemble des fonctionnaires non seulement du ministère mais de tout le pays, ce qui nécessitera environ 2.185.000.000,00 DH. Evoquant le cas des infirmiers, il a fait savoir que la mise en place du système LMD a quelque peu ravivé les appétits chez tous les infirmiers, classés jusqu'à présent à l'échelle 9 ou 10 après 3 ans d'études après le BAC, soit l'équivalent d'une licence ou 5 ans d'études après le BAC, ou l'équivalent d'un master . Tout en exprimant la légitimité des revendications des uns et des autres (médecins internes et résidents, infirmiers), Pr Louardi a insisté sur la nécessité de rendre justice à cette catégorie de professionnels de la santé, dont l'engagement et l'action quotidienne sont indispensables pour le bien de la santé des citoyens, laquelle santé n'a pas de prix. «Sans professionnels intègres et motivés, la production et la mise sur le marché de médicaments, même à bon marché, ne peut avoir l'impact positif escompté», a commenté Pr Louardi.