Il y a 40 ans, Feu S.M Hassan II donna le coup d'envoi de la glorieuse Marche verte. 350 mille Marocains, armés du Saint Coran et d'une foi inébranlable de la justesse de leur cause, franchissent la ligne de démarcation entre le nord du Maroc libre et son sud, encore sous le joug du colonialisme espagnol, et hissent, une fois pour toute, le drapeau national. Une page de l'histoire a été tournée, une autre allait s'ouvrir. Surtout quand le voisin algérien décida de faire du parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume une carte de pression dans le sinueux jeu de la défunte guerre froide. A la fois confiant et respectueux de ses engagements internationaux, le Maroc avait décidé de gérer la question dans le cadre des Nations Unies et de la légalité internationale. Un choix coûteux, long et douloureux que le Maroc assuma avec courage et abnégation. Aujourd'hui, 40 ans après la Marche verte, l'affaire du «Sahara» continue de représenter le résidu le plus inextricable de la guerre froide. L'échec des principaux émissaires de l'ONU (James Baker, Christopher Ross), avait ouvert la voie à des négociations directes. Mais le processus de Manhasset n'a pas été sanctionné par des avancées significatives à cause des tergiversations de l'Algérie. Face à l'échec onusien, l'autonomie élargie proposée par le Maroc semble être une voie médiane qu'Alger rejette sans proposer d'alternative. A l'occasion de ce 40e anniversaire de la Marche verte, S.M. le Roi Mohammed VI a décidé de franchir le pas et de mettre les provinces sahariennes sur la voie du progrès et du développement. Le ton est donné dès l'entame du discours royal à cette occasion : « la commémoration du 40e anniversaire de la Marche Verte est loin d'être un évènement ordinaire ou une célébration passagère. Nous la voulons plutôt comme une étape décisive dans l'histoire du parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume». L'annonce de cette rupture avec le passé est totale et concerne aussi le modèle de gestion qui prévalait en interne. Et au Souverain d'ajouter, «Aujourd'hui, après quarante années et ce qu'on peut inscrire à leur actif comme à leur passif, nous voulons opérer une véritable rupture avec les méthodes adoptées jusque-là dans la prise en charge des affaires du Sahara : rupture avec l'économie de rente et des privilèges et la défaillance de l'initiative privée, et rupture avec la mentalité de la concentration administrative». Plus qu'un choix d'étape, le discours Royal annonce un plan d'action stratégique et globale. Une feuille de route pour relancer l'ensemble de l'économie nationale grâce à l'ouverture de plusieurs chantiers structurants. De l'équipement à l'agriculture, en passant par les services et les secteurs sociaux, le projet de développement des provinces du Sud est un acte fondateur de ce que sera l'économie marocaine de demain. Le nouveau modèle de développement porte sur la création de pôles compétitifs capables, dynamique à même de consolider le développement intégré et de promouvoir la dimension complémentaires entre le nord et le sud du Maroc. Une modèle qui consacre les droits de l'Homme et la démocratie comme levier du développement humain.