Les débats sur le projet de loi de finances 2016 se sont poursuivis au niveau des commissions sectorielles. Intervenant devant la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, a affirmé que le projet de loi des finances 2016, qui se veut une étape fondamentale dans le processus de développement que connait le Maroc, soutient le pouvoir d'achat des citoyens et les secteurs sociaux. Ce soutien intervient à travers plusieurs mesures dont la maitrise de l'inflation à un niveau inférieur à 2 %, la poursuite de l'appui aux catégories démunies dans le cadre du fonds de la cohésion sociale ainsi que d'autres mesures visant une intégration socio-économique des jeunes, a précisé Mohamed Boussaid. Et d'ajouter que l'activité économique a joué un rôle important dans la création d'opportunités d'emploi. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah, a quant à lui, indiqué, lors de la présentation du projet budgétaire devant la Commission de l'intérieur, des communautés territoriales, de l'habitat et la politique de la ville que le déficit dans le secteur de l'habitat a enregistré un net recul en 2015. Selon lui, ce recul est dû aux différents programmes de réhabilitation entrepris par le gouvernement. Benabdellah a évoqué la signature de 849 accords concernant la réalisation de plus de 1.366.000 unités (produits d'un coût de 250.000 DH) et ce, depuis l'adoption du produit en 2010 pour une durée s'étendant jusqu'en octobre 2015, ainsi que le lancement des travaux de plus de 571 projets concernant la réalisation de près de 414.000 unités et la livraison des certificats de conformité pour plus de 181.000 unités. Par ailleurs, le ministre a souligné que le programme d'action relatif au logement pour l'année 2016 a pour objectif de permettre la réalisation de 170.000 unités résidentielles annuellement. Il est à noter que la valeur de l'investissement du groupe Al Omrane s'est élevée à près de 6,3 milliards de DH pour l'année 2015. Aussi est-il prévu qu'il atteigne 6,4 milliards de DH en 2016. Pour ce qui est de la politique de la ville, Benabdallah a approuvé la mise en place des programmes à travers la ratification de 62 accords avec une contribution financière de plus de 7 milliards de DH ainsi que le lancement des études de faisabilité de 51 nouveaux projets avec une contribution financière de 5 milliards de DH. Toujours selon Nabil Benabdellah, des réformes ont été mises en place afin de renforcer et de mieux encadrer le secteur sur le plan juridique et technique, précisant que la ratification de ces textes se poursuivra au courant de l'année 2015. Le ministère a fait l'objet d'une nouvelle restructuration organisationnelle afin d'améliorer la transparence et de moderniser l'administration et ce, à travers l'affectation des fonctionnaires dans les nouveaux postes, en plus de la mise en marche d'un programme d'audit annuel pour le ministère. Il a par ailleurs indiqué que le taux d'exécution budgétaire s'est élevé à 72% pour l'année 2015 (jusqu'en octobre) et il est prévu qu'il dépasse 90% en fin d'année. Quant au taux d'exécution des investissements, il est de 56,28% et devrait atteindre 70% à la fin de l'année en cours. Pour Benabdallah, le budget du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville prévu pour l'année 2016 se divise comme suit : 265,35 millions de DH pour la gestion, 563,75 millions de DH pour l'investissement, alors qu'un montant de 2000 millions de DH est alloué au fonds de solidarité habitat et intégration urbaine. Plus de 4.900 marocains ont bénéficié de l'indemnité sur la perte d'emplois en 2015 Devant la commission des secteurs productifs, le ministre de l'Emploi et des Affaires sociales, Abdeslam Seddiki, a révélé que le nombre de bénéficiaires du système d'indemnisation s'est élevé à 4.975 personnes au 30 septembre 2015, pour un total de 58,34 millions de DH. Seddiki a par ailleurs souligné que son administration œuvre pour la lutte contre le travail des enfants et la promotion de l'égalité des deux sexes au travail. Il a précisé que 354 enfants (de moins de 15ans) et 189 autres (âgés entre 15 et 18ans) ont été récupérés sur des lieux de travail jugés dangereux. Dans le même contexte, le ministre a indiqué que le système d'inspection du travail a porté une attention particulière au travail des femmes et ce, en recensant 10.800 remarques, dont 1459 concernant l'égalité salariale lors des visites d'inspection. Le ministre a indiqué que le secteur des services est au devant des secteurs qui attirent les étrangers, avec plus de 69%, suivi du secteur de l'industrie avec 17%, alors que le secteur des BTP affiche 12,45%. Santé : Net repli des maladies infectieuses De son côté, le ministre de la Santé publique, El Houcine El Ouardi, a déclaré devant la Commission des secteurs sociaux que l'objectif de la stratégie nationale pour la santé mentale et psychique et la lutte contre la toxicomanie est d'offrir une plus grande couverture des psychiatres aux citoyens, pour passer de 0.63 médecins pour 100.000 habitants en 2012, à 0.83 médecins pour 100.000 habitants en 2015 et atteindre 1 médecin pour 100.000 habitants. Le ministre a également annoncé la construction de trois hôpitaux régionaux spécialisés dans la psychiatrie et la psychothérapie dans les villes de Kénitra, Agadir et El Kelaâ des Sraghna ainsi que la réhabilitation de l'hôpital psychiatrique de Berrechid, de même que la création de quatre unités de médecine psychologique et psychiatrique au sein des hôpitaux publics dans quatre villes du Royaume. Pour ce qui est du contrôle et de la protection contre les maladies infectieuses, El Ouardi a indiqué que le ministère a entrepris un ensemble de mesures importantes, notamment pour lutter contre la tuberculose, en précisant que le taux de détection est de 85% et que le taux du succès du traitement de la maladie s'élève à 87%. Par ailleurs, le ministère de la Santé a indiqué que le taux de prolifération de la tuberculose sous toutes ses formes a reculé de 50% au Maroc. Il a précisé que les cas de décès dus à la maladie ont chuté de la moitié par rapport à 1990. Par ailleurs, près de 29.000 personnes atteintes de la tuberculose ont été prises en charge sous toutes les formes chaque année.