C'est véritablement sa fête, au sens figuré beaucoup plus qu'au sens propre. Le dix du «mois du Hajj» de l'année hégirienne, dans notre pays, le mouton est sacrifié de préférence à d'autres, caprin, bovin ou camélidé. L'annonce de l'approche de l'Aïd Al Adha est désormais placardée sur les panneaux publicitaires bien avant l'annonce officielle. Qu'il coïncide avec les vacances estivales et la rentrée scolaire et les maisons de crédit en font un motif pour l'endettement des ménages. Normalement, on n'a pas à s'endetter pour acheter l'oudhiyya. L'achat du mouton se fait dans une grande effervescence sur des marchés spécifiquement consacrés à cette opération économique où la spéculation a été encouragée par la non-réglementation des circuits de distribution et l'usage du téléphone portable. Effervescence qui continue dans la rue et à la maison où la joie «des enfants» (cela comprend tous les membres de la famille à part le pater) est proportionnelle au gabarit de la bête, à l'importance de ses cornes, la propreté de sa toison ...etc.