Le stock national de sang est actuellement de 9.388 poches de sang, ce qui correspond à dix jours de consommation, a affirmé le Directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) Mohamed Benajiba, précisant que le nombre de dons au niveau national a atteint 135.000 au premier semestre 2015. Le déficit accusé est de 35.000 par rapport à l'objectif fixé, a-t-il confié à la MAP, soulignant que le centre national de transfusion sanguine a fixé des objectifs pour atteindre 340.000 poches au niveau national à fin 2015. «Nous disposons d'une stratégie avec des objectifs bien fixés. Nous avons ainsi identifié trois niveaux de stocks au niveau national et pour chaque région, ce qui nous permet d'agir en temps opportun», a fait savoir M. Benajiba. Durant la période estivale, le stock des poches de sang , au niveau national, connait chaque année une diminution importante mettant en difficulté la plupart des centres de transfusion en terme de satisfaction des demandes de sang des services de soin, a-t-il relevé. Selon lui, ceci peut être expliqué par la rareté des donneurs plutôt occupé par leur vacance que par le souci de sauver des vies humaines et également par la croissance des besoins observées régulièrement au cours de cette période. «Certes, la mobilisation pour le don de sang est une responsabilité de tout un chacun. Cependant celle-ci doit être réalisée selon des stratégies préétablies avec des objectifs mesurables faisant impliquer toutes les composantes de la société», a-t-il fait valoir. Et de constater que les campagnes de sensibilisation ne «résolvent pas vraiment le problème». «Lorsque nous lançons une campagne, nous avons assez souvent un afflux assez important de citoyens qui viennent faire don de sang que nous n'arrivons pas toujours à bien gérer à cause du manque de personnel», a-t-il noté. «Malgré la mobilisation de toutes nos équipes au niveau des structures de collecte de sang, nous n'arrivons pas à accueillir tous les donneurs dans les meilleures conditions. Ce qui peut causer quelques désagréments, les citoyens sont souvent appelés à attendre leur tour. Les centres sont souvent bondés, ce qui fait assez souvent des mécontents parmi les bénévoles», a fait observer M. Benajiba qui recommande à ce que toute personne s'évertue à faire don de sang de manière régulière et ne pas attendre le lancement d'une campagne pour prendre cette initiative. Au sujet des rumeurs véhiculés sur la vente des poches de sang, le Directeur du CNTS a tenu à préciser que «la collecte de sang et la distribution des poches de sang ne peuvent être réalisés que par les établissements publics et aucune autre institutions n'a le droit d'exercer cette activité». D'autre part, le montant payé par certains malades est en fait destiné à couvrir une partie des frais générés pour la préparation et la qualification de ces poches, a-t-il encore souligné, ajoutant que les malades titulaires de la carte RAMED sont pris en charge gratuitement par l'Etat. Côté scientifique, M. Benajiba a fait savoir que les poches de sang sont utilisées comme moyen thérapeutique dans deux situations. En cas d'extrême urgence suite à une déperdition importante de sang ou en cas de maladies où le sang est considéré comme le seul et l'unique traitement. Il a précisé qu'un donneur de sexe masculin peut donner du sang jusqu'à 5 fois par an sans aucun problème, alors que pour une femme c'est 4 fois par an. «En 2014 on a fait à peu près 300.000 dons et pour atteindre le chiffre de 900.000 dons, il suffit qu'un donneur fasse don de son sang trois fois par an», a-t-il indiqué. «Ce chiffre pourra garantir à tous les centres de transfusion sanguine un stock qui leur éviterait de tomber dans les phases critiques, et nous permettrait également de nous aligner sur la moyenne internationale», a assuré M. Benajiba.