Ils sont innombrables. Vous les voyez chaque jour que Dieu fait dans les coins, les squares, sous les ponts, sur les rochers du port, sur le sable de la plage, dans les parkings... Ils sont solitaires ou par petits groupes, assis sur des morceaux de carton, les vêtements crasseux et poussiéreux, les pieds plus noirs que le charbon, mal coiffés, mal rasés, une cigarette amère aux lèvres, des sardines, quelques olives noires, quelques croûtes de pain en guise «d'amuse-gueule»...et au milieu, le plus important, l'essentiel, le vital, leur raison d'être : la maudite bouteille de vin rouge de mauvaise qualité, la moins chère qui soit, aussi imbuvable aussi âcre, aussi amère, aussi noire que leur existence...