Le conseil de la concurrence a tenu, jeudi à Kénitra, une rencontre de communication sur son rôle, sa mission et ses perspectives d'avenir. Le président du conseil, M. Abdelali Benamour, a expliqué, au cours de cette rencontre tenue au siège de la commune urbaine de la ville, les domaines d'intervention du conseil et le bilan des actions menées jusqu'à présent. L'économie de marché, a-t-il souligné, sous-tend la liberté d'initiative, de l'offre et de la demande. Toutefois, a-t-il ajouté, on constate qu'il y a des débordements, des centres d'influence et de pression, d'où la nécessité, selon lui, de réguler les transactions et garantir un minimum d'honnêteté et de liberté de concurrence. M. Benamour a, par la suite, abordé l'importance de la concurrence dans la gouvernance économique, le rôle des conseils de la concurrence au niveau mondial et la situation du conseil de la concurrence au Maroc. Il a expliqué que les conseils de la concurrence dans le monde ont pour mission de veiller à la garantie d'un climat de concurrence libre en luttant contre les pratiques anticoncurrentielles, en contrôlant les concentrations économiques et les opérations de soutien de l'Etat. Ces conseils, a-t-il expliqué, interviennent par le biais de la sensibilisation aux avantages du respect des conditions d'une concurrence libre et honnête et des sanctions quand il s'agit de débordements. Ces conseils, a-t-il ajouté, disposent de l'indépendance nécessaire, du pouvoir de décision, d'initiative et d'appréciation. Au Maroc, a-t-il dit, le conseil de la concurrence a un rôle consultatif et ne peut prendre d'initiative propre pour apprécier les cas qui ne se posent que sur une demande du gouvernement, des commissions parlementaires, de la justice, des conseils régionaux, des chambres professionnelles, des syndicats et des associations disposant d'un statut d'utilité publique. Toutefois, a-t-il souligné, on peut, aujourd'hui, parler au Maroc de l'existence d'un conseil de la concurrence disposant de cadres bien formés et de moyens d'action professionnels, d'un statut intérieur et d'une charte déontologique, de commissions et d'un local. Le conseil, a-t-il poursuivi, a également entrepris un travail de sensibilisation au niveau central et des régions, élaborer les textes organisant la coordination avec les administrations et les secteurs concernés par la concurrence et préparé une demande d'offres pour la réalisation d'étude de concurrence sectorielle. Il a aussi mis en place un site électronique et apporter des réponses à 15 demandes d'opinion. Malgré ces réalisations, a-t-il dit, il existe encore des difficultés liées à la sensibilisation des institutions concernées pour saisir le conseil, à l'harmonisation du statut du conseil avec les expériences internationales en introduisant des amendements à la loi 06-99. Néanmoins, a-t-il souligné, le Maroc dispose actuellement d'un conseil de la concurrence structuré et efficace qui agit en toute transparence et indépendance dans le cadre du statut actuel. M. Benamour a aussi souligné la prise de conscience progressive chez l'opinion publique et les acteurs économiques de l'importance des questions de la concurrence. (MAP)