* Les pratiques anticoncurrentielles restent les plus concernées par la campagne de sensibilisation menée actuellement par le Conseil de la concurrence. * Le statut encore consultatif du Conseil lui impose de sensibiliser les opérateurs aux pratiques concurrentielles saines et loyales. Cest dans le cadre dune politique de proximité que le Conseil de la concurrence a choisi de se déplacer à El Jadida pour y exposer à nouveau les pratiques anticoncurrentielles. Ces rencontres régionales témoignent, en fait, du souci du Conseil de vulgariser le contenu de la loi 06-99 et du décret pris pour son application. Si le domaine publicitaire et les télécoms disposent déjà de leur propre autorité de régulation que sont la HACA et lANRT, les pratiques anticoncurrentielles dans les autres secteurs sont du ressort de linstance présidée par A. Benamour. La loi marocaine dresse au sommet des pratiques anticoncurrentielles le fait «de limiter laccès au marché» ainsi que de «faire obstacle à la formation des prix par le libre jeu du marché». Ces deux notions demeurent fondamentales dans la campagne de sensibilisation régionale visant à doter les opérateurs dune nouvelle perspective daction. Le fait de «répartir les marchés» ou de «contrôler la production ou le progrès technique», est aussi cité par larticle 6 de la loi marocaine, mais ces dispositions demeurent difficilement contrôlées par le Conseil. Les situations de «dépendance dans lesquelles se trouve un client ou un fournisseur, ne disposant daucune autre alternative», sont aussi concernées. Or, cette situation parfois courante dans la pratique est difficilement réprimée par la loi. Du moment que lautosaisie nexiste pas encore dans le statut du Conseil. De même que son rôle de consultation et non de répression le prive dajuster les cas où le jeu de la concurrence a été faussé. Il faut noter que labus de position dominante sur le marché a été traité dune manière assez vague par la loi n° 06-99. Les exceptions prévues, par exemple, par larticle 8 laissent entendre quil faudra chercher dautres sources légales où des entreprises «pratiquent des prix bas» pour la protection du consommateur. Le domaine de labus de position dominante est intimement lié à celui des opérations de concentrations économiques. Le Premier ministre, en vertu de larticle 10, doit soumettre tout projet de ce genre à lavis du Conseil de la concurrence. La procédure mise en place vise avant tout à impliquer le Conseil durant toutes les étapes de la formation des groupements économiques. Lactivation de la procédure est occasionnée par «toute concentration de nature à porter atteinte à la concurrence, notamment par la création ou le renforcement dune position dominante», souligne larticle 10. Le devoir de demander lavis du Conseil incombe aussi au gouvernement dans dautres cas. La loi cite le fait de «soumettre lexercice dune profession à des restrictions quantitatives», ou encore «létablissement des monopoles et dautres droits exclusifs et spéciaux sur le territoire du Maroc». Les aides de lEtat ou des collectivités locales accordées à certains secteurs doivent également obtenir lavis favorable du Conseil de la concurrence. Le projet de loi concernant la réforme du statut de la saisie du Conseil, ainsi que lélargissement de ses attributions, ne semble pas recueillir pour le moment ladhésion du gouvernement.