Forts de leurs relations séculaires et exemplaires servant de modèle d'une coopération sud-sud réussie, le Maroc et la Côte d'Ivoire ne cessent, au fil des années, de faire montre d'un engagement renouvelé et sans faille, à tout mettre en œuvre pour un partenariat multidimensionnel plus profond. Cette détermination à jeter constamment les jalons d'une coopération exemplaire, à même de répondre aux attentes et aux aspirations des peuples marocain et ivoirien, frères et amis de longue date, s'illustre, encore une fois, par la visite au Maroc du président ivoirien, Alassane Ouattara, prévue mardi et mercredi prochains. C'est dire qu'entre Rabat et Abidjan, il existe de forts liens fondés sur le respect mutuel, une solidarité agissante exemplaire, une fierté d'appartenir ensemble au continent africain, une vision commune et des aspirations partagées pour le développement et l'émergence et pour la paix et la stabilité. Inscrit dans le sillage des échanges continus de visites entre les deux chefs d'Etat, le déplacement au Maroc de M. Ouattara vient réitérer, encore une fois, cette volonté de la Côte d'Ivoire et du Royaume d'insuffler ensemble une nouvelle dynamique au partenariat socio- économique bilatéral et politique afin de le rehausser, ainsi, au rang de leur alliance traditionnelle stratégique. Des liens, qui constituent actuellement un modèle éloquent de «la fraternité africaine effective et solide» comme l'avaient toujours souhaité Feu SM Hassan II et l'ancien président ivoirien, Feu Félix Houphouët-Boigny, deux grands leaders connus par leur clairvoyance, leur sagesse et leur aspiration pour une Afrique «développée», 'prospère'' et jouissante de paix et de sécurité. En effet, la vitalité et la profondeur des relations historiques maroco-ivoiriennes, leur ont permis de surmonter les moments difficiles, notamment lors du déclenchement de la crise ivoirienne en septembre 2003, avant de connaître un nouvel élan avec l'arrivée au pouvoir, d'Alassane Ouattara en novembre 2010 et le retour à la normale dans ce grand pays de l'Afrique de l'Ouest. En dehors du volet politique et des questions d'intérêts communs, le Maroc et la Côte d'Ivoire ont toujours affiché cette forte volonté de booster leur coopération économique, notamment face à l'inadéquation frappante entre les opportunités d'investissement et de croissance existantes, et la persistance d'un faible volume des échanges commerciaux bilatéraux. Conscients de ce grand défi et dans le cadre de ce vœu permanent de booster leurs liens économiques et commerciaux bilatéraux, Rabat et Abidjan avaient décidé, outre la signature de plusieurs accords de partenariat et de coopération, de relancer la Commission Mixte Bilatérale qui était en berne depuis 2004. En outre, les visites effectuées par SM le Roi Mohammed VI en Côte d'Ivoire en mars 2013 et en 2014, ont été porteuses d'espoir pour les deux parties, notamment avec le lancement et l'inauguration par le Souverain de plusieurs projets de développement socio-économique et la signature lors de la dernière visite de quelque 26 accords de partenariat touchant divers secteurs d'activité. Pour s'inscrire dans cette dynamique des liens économiques bilatéraux et traduire cette volonté commune de donner une impulsion substantielle au partenariat économique, plusieurs grandes entreprises marocaines opérant dans les secteurs de l'industrie, des banques, des assurances et autres, ont suivi la cadence, en décidant d'installer leurs filiales en Côte d'Ivoire. Et les exemples à ce stade ne manquent pas, à l'image du groupe Attijariwafa Bank entré dans le capital de la Société Ivoirienne de Banque (SIB) depuis 2010, le groupe d'assurances «Saham» qui a pris possession du groupe «Colina» (Assurance et travaux divers), ou encore la BCP qui contrôle désormais 50 pc du capital de la Banque Atlantique de Côte d'Ivoire. Dans le domaine de l'habitat et de l'immobilier, on note l'arrivée du Groupe Alliances, ou encore Addoha, qui a pu mettre en place une grande cimenterie (Cimenterie d'Afrique : CIMAF) et décrocher, sur la base d'une convention avec le gouvernement ivoirien, un projet de construction de quelque 2.600 logements sociaux à Abidjan. Il s'agit également de la présence ancienne en Côte d'Ivoire du groupe marocain «Africaines des Services» (ADS), actif dans le secteur du génie civil et des travaux publics, et de la société «Involys» qui avait remporté un contrat de six millions d'euros pour la gestion informatique du patrimoine immobilier de l'Etat ivoirien. Dans la foulée, le distributeur de carburant «Afriquia», filiale d'AKWA-Group, a annoncé récemment son entrée, en prenant le contrôle du distributeur Klenzi Distribution SA, qui compte une quinzaine de stations-services à travers le territoire ivoirien, après l'acquisition de 80 pc de son capital. L'excellence des liens maroco-ivoiriens, la grande notoriété dont jouit ce pays à l'échelon international avec le retour à la paix et à la stabilité, et la réalisation, ces trois dernières années, d'un taux de croissance parmi les plus élevés dans la région ouest-africaine, sont autant d'ingrédients à même d'inciter d'autres grandes entreprises et opérateurs marocains à venir s'installer en terre ivoirienne. Un partenariat économique raffermi auquel contribue significativement la communauté marocaine (estimée à quelque 3.000 âmes), opérant dans les secteurs de la distribution de l'électroménager, l'habillement, de la restauration, l'artisanat et des travaux publics. Ce partenariat économique reflète l'image de la coopération étroite entre les deux pays dans des secteurs névralgiques, tels que la formation, la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, la lutte contre la double imposition et la fraude fiscale et la gestion des services aéroportuaires. Il s'agit en fait, d'autant d'atouts et de potentialités qui augurent d'un avenir commun radieux et prometteur pour le Maroc et la Côte d'Ivoire, deux pays frères et amis animés des mêmes aspirations et réunis autour des mêmes idéaux.