Vienne, la somptueuse capitale autrichienne, est une ville cosmopolite où toutes les appartenances ne ressentent aucune différence, ni la moindre difficulté à s'intégrer dans la société. Sauf pour ces naufragés de la vie, les SDF (sans domicile fixe). En solitaire ou par petite bande de compagnons d'infortune, ils vivotent, sautant d'un métro à l'autre, se contentant de peu de choses jusqu'à l'épuisement avant de chercher une place pour se jeter dans les bras de Morphée. Peu importe où, mais juste pour une nuit, sur un banc dans un jardin public, un abri bus, au coin d'une ruelle. Le mieux, pour se tenir au chaud, c'est dans une station de métro mais cela n'est pas permis pendant toutes les heures de la nuit, sauf les week-end où le métro roule sans arrêt, jour et nuit. Sans ressources, ni secours, ils n'ont que la belle étoile mais dans le dénuement total et surtout le froid qui s'annonce. Certes, la plupart d'entre eux payent la douloureuse facture de leurs abus (alcool et drogue) sans oublier les blessures de la vie, les séparations mais il n'en reste pas moins que parmi ces naufragés, il existe des SDF qui ont pourtant cherché à fuir la misère dans leur pays, généralement les pays de l'ancienne Europe de l'Est ainsi que des africains de plus en plus visibles dans les rues viennoises, sans se douter que cette fuite en avant va les mener tout droit au bord de la déchéance. Certains parmi eux, ont tenté de travailler dans le noir, à la tâche, à défaut d'avoir le titre de séjour. Des petits boulots décrochés avec beaucoup de peine mais un salaire qui ne suffit même pas à satisfaire les premières nécessités d'une vie digne, un gîte et un couvert.