Les élections communales prévues durant l'été 2015 seront, incontestablement, un des dossiers chauds de la rentrée parlementaire de cette année, les différentes composantes de l'hémicycle étant appelées à trouver une forme de compromis sur le dispositif juridique encadrant ces échéances, les premières depuis l'adoption de la Constitution de 2011. Ce défi n'est pas, semble-t-il, gagné d'avance. Plusieurs pierres d'achoppement persistent, allant de l'approche gouvernementale pour la gestion de ces échéances, la supervision de l'opération et le découpage électoral, jusqu'au mode de scrutin lui-même et les garanties de transparence, outre la capacité de l'exécutif à interagir convenablement avec les mémorandums contenant les positions des partis vis-à-vis des textes de loi relatifs aux élections. A ce propos, Rachid Roukbane, président du groupe du progrès démocratique à la Chambre des représentants (majorité), considère que c'est un "défi collectif" que d'assurer la réussite de ce rendez-vous vital et de l'entourer de toutes les garanties de transparence, formant le vœu que les différentes formations politiques puissent trouver un terrain d'entente concernant l'arsenal législatif dédié à l'opération électorale. M. Roukbane a tenu à saluer, dans une déclaration à la MAP, la pertinence de l'approche participative adoptée par le gouvernement, qui a permis d'impliquer toutes les parties prenantes dans la préparation de ces échéances, soulignant que le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a tenu, à cet effet, une série de rencontres avec les dirigeants des différents partis politiques. Auparavant, a-t-il rappelé, le gouvernement avait transmis, à l'ensemble des partis politiques, les projets de lois devant encadrer les élections communales et tenu des rencontres régulières avec leurs dirigeants en vue de recueillir leurs avis et remarques à ce sujet. Afin d'assurer le bon déroulement de ces échéances et de pallier le boycott électoral, le responsable du Parti du progrès et du socialisme (PPS) a préconisé l'adoption de la carte nationale d'identité (CNI) comme unique document pour la participation à l'opération de vote, l'actualisation et le traitement électronique des listes électorales ainsi que l'abrègement, autant que possible, de la durée de l'opération de vote. Il a aussi estimé important de réfléchir à des mécanismes susceptibles de promouvoir la transparence en matière de financement des campagnes électorales et de prévoir une seule procédure de vote pour l'élection des membres des conseils régionaux et ceux des conseils locaux, étant donné que ces deux instances sont, toutes les deux, élues au suffrage universel direct. Ces mesures et d'autres devront encourager, selon M. Roukbane, la participation des citoyens à la gestion de la chose publique au sein des instances régionales et aider à la réalisation de la régionalisation avancée et du développement économique, social et culturel escompté. Et de rappeler que dans le mémorandum qu'il avait présenté au sujet de l'avant-projet de loi organique sur la région, le PPS avait appelé à l'adoption du suffrage universel direct pour l'élection des membres des conseils régionaux via des listes régionales avec des sections provinciales, dans le but d'assurer une représentativité réelle des instances locales. Dans la foulée, la majorité a confié à une commission de huit personnes, comprenant deux coordonnateurs pour chacun des quatre partis de son ossature (PJD, RNI, MP et PPS), la charge de préciser les missions prioritaires de la prochaine étape. A ce propos, Abdelahad El Fassi du PPS a indiqué à la MAP que ladite commission planche sur la révision des priorités de telle sorte à assurer la maîtrise des équilibres macro-économiques et à insuffler une forte dynamique à l'économie nationale, tout en poursuivant les réformes liées au volet social. Aussi a-t-il souligné l'importance de donner du temps à l'approche participative afin de pouvoir surmonter les limites de certains projets de lois, l'objectif étant in fine d'élaborer un arsenal juridique à la mesure des mutations que connaît le pays.