Les révélations faites le 25 juillet dernier par Jordi Pujol, l'ex-président du gouvernement régional de la Catalogne (La Generalitat), sur la fortune de sa famille, sont qualifiées désormais de grand «scandale» dans les éphémérides de la corruption en Espagne. Elles constituent aussi le premier épisode d'un telefeuilleton estival qui risque de révéler les dimensions des rapports tissés entre le pouvoir politique et le pouvoir économique en Catalogne. Cette région revendique constamment un traitement préférentiel pour ses spécificités culturelles, sa puissance économique et son rayonnement international. La Catalogne est depuis la restauration de la démocratie en Espagne, à la fin des années 70, est connue dans les prospectus publicitaires pour ses trois éléments les plus représentatifs aux plans politique (Pujol), sportif (Barça) et culturel (La Vanguardia). Dans ses éditions de dimanche, la presse catalane a laissé tomber Pujol, une attitude qui démontre que l'opinion publique catalane compte se démarquer du «clan Pujol». Dans les médias édités à Madrid, c'est l'heure de donner le coup de sacre aux aspirations indépendantistes de la Convergencia I Unio (CIU), la coalition que dirigeait Pujol et gouverne actuellement en Catalogne.