Après le mouvement des professionnels de la pêche côtière, c'est au tour, maintenant, des acteurs de la pêche artisanale. Ce sont plus de 850 barques qui se sont insurgées, mardi dernier à Agadir, pour un nouveau sit-in protestataire. Les manifestants qui ont observé ce cet arrêt de travail appellent à la mobilisation contre ce qu'ils appellent « comportements arbitraires de la délégation de l'Office National de Pêche au port d'Agadir ». Dans le même sillage, les opérateurs de la pêche côtière estiment que « les responsables de cet office incitent à la dépravation, à travers leur laxisme à l'égard des détourneurs de la ressource halieutique et les vendeurs des produits de mer en noir ». Cette attitude de complaisance, soulignent-ils, est attentatoire à l'intérêt des petits marins évoluant dans ce secteur qui ne parvient guère à joindre les deux bouts de leur vie rude. De même, constatent-ils, la cadence de cette conduite ostentatoire s'est manifestement amplifiée, ces derniers temps. En effet, cette période s'est surtout caractérisée par les pertes des sommes astronomiques, estimées à des millions de dirhams qui devaient renflouer les caisses de l'Etat, mais se sont volatilisés, à cause du non respect des lois en vigueur par la délégation de l'ONP, vis-à-vis de la vente clandestine et illicite. D'autre part, les professionnels de la pêche côtière « considèrent que leurs captures devraient aussi se vendre aux enchères, dans un espace déterminé qui remplirait les conditions d'organisation et d'hygiène ». Dans le même contexte, ils sollicitent la mise en application des consultations vétérinaires envers leurs produits qu'effectue gratuitement « la maison du marin », sachant qu'il leur est imposé ces mesures hygiéniques par l'intermédiaire d'un cadre médical, jugé « corrompu ». Cette démarche présumée insensée fait perdre aux pêcheurs artisanaux l'octroi de l'autorisation de la pêche. A cet effet, les manifestants comptent poursuivre leurs actions militantes, dans le respect total de la réglementation en vigueur, même si ces formes légales de protestation leur exigeraient un autre sit-in encore plus large, devant le siège du ministère de l'agriculture et de la pêche. Il faut dire enfin, que, depuis longtemps déjà, d'aucuns se plaignent de la manière dont les activités portuaires sont gérées à Agadir. On avait beau soulever la problématique de détournement des poissons par des barons de la pêche, en particulier les poulpes, ce phénomène persiste toujours en causant des préjudices énormes à l'économie nationale, étant que la pêche, toutes catégories confondues, en est incontestablement l'un des plaques tournantes. Si, aujourd'hui, ce sont les professionnels de la pêche artisanale qui crie scandale, il n'est jamais exclu que c'est tout le secteur qui est en proie des dépravateurs, aussi bien dans la pêche hauturière dont sévices occasionnés aux fonds de l'état sont incalculables, que la pêche côtière et artisanale dont l'intérêt laisse à désirer.