Une grande parade sur la corniche, samedi, a pris d'assaut la Corniche d'Aïn Diab lançant les festivités du Jazzablanca qui va, pour la première fois et tous les soirs, à la rencontre des casablancais avec une diversité d'artistes et un panaché de genres musicaux. Des dizaines de passants, nullement gênés par la petite pluie mince, ont profité du show d'artistes marchant sur l'asphalte de la corniche et emportant dans leur balade musicale, dans une sorte de «Nouzah Fennia», des spectateurs de tous âges, un public tout à la fois de profanes et d'avertis. C'est aussi une découverte pour ces badauds, dont de nombreux en familles, tombés nets, un peu surpris, dans cet environnement propice à la détente et fermé à l'occasion à la circulation automobile, par l'éclat des sons surgissant des trompette, trombone et autre saxophone du groupe français «le gros tube». Régalant les passants avec cette sorte d'hors d'oeuvre, ces instrumentistes, comme le lièvre d'une course, vont, autour d'un chanteur-flûtiste, attirer dans leur sillage les «envoûtés» grâce à leurs compositions originales et survoltées brassant le funk, le jazz, le reggae et l'afrobeat à la sauce acoustique, pour les guider le long d'une fanfare inédite dans la ville, enflammant, tout en accompagnant le bruit des vagues de l'Atlantique, le circuit de la Corniche. Juste le temps de chauffer, d'inviter quelque peu les plus récalcitrants à se mouvoir en rythme, ce peloton de la parade d'ouverture des festivités sera rejoint par d'autres artistes en herbe, la « troupe de la Samba », des jeunes de l'association «Abada Maroc» qui, à l'aide des percussions de leurs tambours, vont «animer» les plus timides à danser, à être absorbés par 'le carnaval''. Deux heures durant, ces artistes vont tantôt se relayer, tantôt fusionner pour procurer du plaisir inattendu et exceptionnel, un spectacle gratuit en plein air annonçant ainsi les couleurs d'une semaine de rythme, de sonorité, d'abondantes pulsations cadencées avec un assortiment diversifié de genres musicaux à l'image de l'identité plurielle de Casablanca. Le ton de ces festivités musicales est donné et Jazzablanca s'installera dans différents espaces publics de la ville pour offrir, démocratiser la musique pour tous à la Place des Nations unies avec des artistes marocains de différents styles Electro, Soul, guitare acoustique. Juste le temps de prendre un peu de souffle. Le rythme rejaillira à cette place, transformée en une nouvelle scène, qui prendra le relais, en fin d'après-midi vers les 17 heures, pour embraser cet espace ayant redonné vie au centre historique de la ville en fournissant sept hectares aux piétons. «Ashes to Machines», habitués à des concerts-fusions entre les sonorités du pays visité et les musiques électroniques, ouvre le bal en s'associant aux artistes de la pure tradition Gnaoua avant que la marocaine Sophia Charai, dont les chansons bravent les frontières et chevauchent tous les styles, ne déboule, dimanche, sur les planches pour fredonner son dernier répertoire 'Blue Nomada''. Elle passera le témoin du spectacle, lundi, aux The Blues Ramblers Band, puis mardi à Othman El Khelloufi, dont la création musicale enracinée dans les musiques traditionnelles et populaires marocaines sont sans cesse revisitées ou encore (mercredi) au guitariste natif de Kenitra Mood (Mahmoud Chouki) avant le baisser de rideau, sur cette scène, signé par Ferdaous, cette originaire de Meknès, qui prêtera son timbre de voix aux plus grands succès de jazz et de la Soul Music. Ces Happenings d'artistes auront lieux durant toute la semaine dans les lieux de vie des casablancais et surtout de jeunes artistes formés à l'occasion de chaque édition durant quatre semaines à l'improvisation, monteront dimanche, sur la grande scène de l'hippodrome Casa-Anfa où sont prévus deux espaces dédiés â la musique. La grande scène accueillera les plus grands noms du Funk (Electro Deluxe Big Band), du Jazz (Stacey Kent), du Rock avec la légendaire Patti Smith, de la soul (Joss Stone) et de la World Music (Ibrahim Maalouf).