Placé sous le signe «L'accessibilité aux médicaments au Maroc», le 29ème Congrès médical national a démarré ses travaux vendredi 09 mars à Casablanca. Organisé par la société marocaine des sciences médicales (SMSM), ce congrès se tient dans un contexte particulier marqué essentiellement par l'avènement d'un nouveau gouvernement. Pour le docteur Abdelilah Chenfouri, le choix de cette thématique se justifie à la fois par son importance actuelle et son rapport avec la politique sanitaire menée par l'Etat. Et d'ajouter que les jeux de ce congrès sont multiples. En fait, les participants vont œuvrer pour dégager des pistes de réflexion contribuant à trouver des solutions pour faciliter l'accessibilité des médicaments à tous les citoyens, résoudre la problématique des prix tout en veillant à offrir au patient un produit de qualité. Evidemment cela doit se faire, «sans léser les intérêts des uns et des autres», souligne notre interlocuteur. Le Congrès va également s'atteler aux référentiels de bonnes pratiques médicales. Ainsi parmi les thématiques qui vont être débattus lors de cette rencontre, figurent le traitement du cancer de sein, le cancer du col, l'hypertension artérielle, l'hépatite C et l'asthme. Bref, «il s'agit bel et bien d'un programme riche qui va permettre aux médecins marocains de découvrir les dernières innovations en la matière», indique le gynécologue Chenfouri. Il est à souligner qu'une grande part des travaux de ce Congrès sera consacrée à la thématique de l'accessibilité des médicaments au Maroc. Le problème se pose aujourd'hui avec acuité, étant donné que des milliers de patients ne peuvent se permettre de se procurer des médicaments innovants. Toutefois, notre interlocuteur affiche un certain optimisme puisque «le ministre de la santé, Houcine El Ouardi, est un fin connaisseur du secteur et qui travaille pour le moment à mettre en place une véritable politique de médicament afin que les patients puissent bénéficier des médicaments indispensables avec un prix bon marché». D'où la question des médicaments génériques «dont le taux de pénétration au Maroc avoisine à peine les 30%, alors que dans d'autres pays, il se situe jusqu'à 80%» note Chenfouri. Sachant que «les industriels pharmaceutiques opérant à l'échelle nationale «ont déjà fait leur preuve «en maintenant la qualité des produits», précise-t-il. Mais, cela n'empêche, selon lui, «d'exiger la bioéquivalence pour tous les génériques pour que le médecin et les citoyens aient confiance en ce générique». De son côté, le docteur Saïd Afif, a déclaré que les génériques ont leur place, comme c'est le cas pour les médicaments innovants, mettant l'accent sur l'approche scientifique qui relève purement du champ de l'action du médecin. Par ailleurs, Abdellah Lahlou Filali, président du groupe Pharma5, a axé son intervention sur la contribution des industriels marocains au développement de l'économie nationale, évoquant le cas de son groupe qui fabrique aujourd'hui plus de 500 produits qui se vendent sur le marché avec des prix très accessibles. Cette industrie, qui réalise un chiffre d'affaires ne dépassant pas les 9 milliards de DH, a pu relever le défi en exportant ses produits à certains pays occidentaux y compris les Etats-Unis. Alors, «il faut cesser de taper sur l'industrie pharmaceutique marocaine, fleuron du tissu économique national», a martelé Abdellah Lahlou.