Organisé en grandes pompes, la sortie médiatique de Merouane Bennani (dimanche 4 mars 2012), n'a pas permis de connaître les tenants et les aboutissants d'une relation tendue entre les joueurs d'une part et le comité dirigeant d'autre part. Des malentendus qui ont tendance à revenir au devant de la scène chaque fois que les joueurs et l'encadrement technique de l'équipe réclament le paiement de leurs salaires ou de leurs primes. Acculé dans ses derniers retranchements, le président du MAS n'a d'autre alternative que de puiser dans ses propres fonds pour honorer et sa parole et l'engagement pris à la veille du derby WAF/MAS, l'équivalent de deux mois de salaires et une prime au titre de la victoire finale en coup du Trône, soit quelque trois millions de dirhams. Avec un déficit dépassant le million de dirhams, résultat de la campagne africaine 2012, le MAS paye en quelque sorte la rançon de sa gloire. D'ailleurs, l'intervention de Bennani, en guise de préambule lors de la conférence de presse, en disait long sur l'état psychologique du bonhomme qui a rappelé que le club n'a bénéficié que d'un peu plus de 5 millions de dirhams contre plus de 6 millions de dirhams dépensés. Une surprise qui n'en est pas une en vérité, car il revenait au MAS de prévoir le coût de son engagement en coupe d'Afrique de la CAF, tout en tenant compte de son parcours en coupe du Trône et en championnat. Une affaire de vision à moyen et long termes mais aussi et surtout de stabilité financière à un moment où le professionnalisme impose des règles et le respect des contrats liant le club aux autres composantes de l'équipe. Pour avoir mis les pieds dans la cour des grands, le MAS se retrouve aujourd'hui face à une crise financière qui risque de lui être fatale si des dispositions ne sont pas prises pour rééquilibrer les comptes. La saison footballistique étant loin d'être terminée, il semble que le MAS et son président ne tiennent pas à abandonner la partie malgré ce qui s'est passé cette fin de semaine, notamment au sujet de la détérioration des relations entre le Maire de Fès et Bennani. Dès le 7 ou le 8 mars courant, une rencontre est prévue avec le Wali de la région Fès-Boulemane pour la mise à disposition du MAS d'un lot de terrain de 3 hectares qui va servir d'Ecole de formation des Jeunes du club, outre une tentative de réconciliation entre le club et la Mairie. En attendant, le MAS et Rachid Taoussi n'oublient pas que la vérité footballistique se conjugue à l'évolution sur la pelouse. Une mission qui doit être au centre des préoccupations de cet entraîneur comblé.