La société espagnole vit, depuis l'arrivée au pouvoir du Parti populaire (PP : conservateur) en décembre dernier, au rythme des mesures de restructuration du marché du travail et financier. C'est la nouvelle réalité d'une Espagne en crise avec plus de 4,7 millions de chômeurs, une pauvreté rampante qui touche de nouvelles catégories sociales et des difficultés de préserver le poste d'emploi au sein de l'entreprise. Le gouvernement se préoccupe du contrôle du déficit public en exigeant des administrations locales de serrer davantage la ceinture pour accomplir les objectifs fixés par l'Union Européenne. C'est la raison pour laquelle les étudiants dans plusieurs grandes villes manifestent pour la défense de la qualité de l'enseignement, le maintien des rubriques destinées à la recherche et à la gestion des installations de leurs facultés ainsi que la garantie de l'accès à l'emploi. Les syndicats menacent de rendre effective leur menace d'appeler à la grève générale pour protester contre la nouvelle réforme du marché du travail. La crise économique est ainsi accompagnée d'une autre crise sociale généralisée. C'est le variable chômage qui se situe au centre des préoccupations de l'ensemble des acteurs sociaux et politiques. Pourquoi l'Espagne est-elle arrivée à cette situation ? L'évolution du chômage calculée sur la base des prévisions officielles ne sera guère positive en 2012 puisque le gouvernement prévoit près de six millions de sans-emploi d'ici à la fin de l'année pour atteindre 24,3% de la population active et la destruction de près de 630.000 emplois. Il s'agit d'un pronostic catastrophique qui laisse perplexe tout demandeur d'emploi ou tout travailleur en activité. Déjà, l'enquête sur la Population Active avait révélé l'existence de 5.720.000 personnes (22,85%) en quête d'un emploi à fin 2011 alors que le gouvernement table sur une chute du taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 1,7%. Le marché du travail a perdu en février, selon les statistiques rendues publiques vendredi et reprises par Albayane, 112.269 emplois pour porter le nombre de personnes inscrites aux bureaux de recrutement à 4.712.098 (contre 4.599.829 en janvier). Ceci intervient au moment où la nouvelle réforme du marché du travail prévoit des facilités de licenciements en ramenant de 45 jours d'indemnité par an d'exercice à 33 jours. Ce chiffre peut baisser selon les cas à 22 jours. En Espagne, le taux de chômage est le double de ceux des pays les plus avancés de l'Union Européenne (tels Allemagne, France et Danemark) au moment où plus de deux millions de chômeurs espagnols ne bénéficient pas de prestations sociales. D'autant plus, tous les membres de 1,5 million de ménages en Espagne, sont sans - emploi. Parallèlement, les grandes entreprisse affectées par la crise ont décidé de délocaliser à l'étranger une partie de leurs activités a tel point que les six grands promoteurs immobiliers ont réalisé, jusqu'à fin décembre dernier, un chiffre d'affaires hors de leur pays de 72,27 milliards euros, soit une hausse de 161% par rapport au bilan de 2010. Cette situation est en contradiction avec la chute de 17% du chiffre d'affaires du secteur du bâtiment effectué en Espagne pour se situer à un volume de 19,5 milliards euros. La fugue d'entreprises espagnoles influe sur la création de l'emploi alors que le président du gouvernement , Mariano Rajoy, a annoncé qu'il était déterminé a ramener le déficit public à 5,8% en opérant une nouvelle restructuration budgétaire qui permettrait l'épargne de 29 milliards d'euros. Les motifs de la pauvreté rampante se trouvent unis à la chute du pouvoir d'achat et à la création de nouveaux chômeurs tels les jeunes universiataires.