Les agriculteurs n'arrêtent pas de gémir sous le fardeau de leur situation chaotique. Ils l‘ont fait savoir, récemment à Taroudant, lors de la session ordinaire de leur chambre professionnelle. Ils récidivent, dernièrement encore, dans une réunion élargie au siège de cette institution à Agadir. Il y a vraiment de quoi s'alarmer, si l'on sait que la panique s'empare de tous les paysans, à cause de la détérioration de leurs productions agricoles, sous les effets mortels du froid glacial et la rareté des précipitations. Lors de cette rencontre d'évaluation des pertes, tenue jeudi dernier, les professionnels ont mis le point sur cette crise atroce qui frappe aussi bien le petit, le moyen que le grand agriculteur. Ce rassemblement de mobilisation auquel ont pris part les associations professionnelles et les services du département de tutelle a été l'occasion de se concerter autour des mesures à prendre pour atténuer les incidences néfastes dues aux conditions atmosphériques, à travers la mise en œuvre d'un dossier complet et global, pouvant convaincre le ministère d'agriculture et des pêches maritimes et d'autres ministères. En effet, le déficit des pluies a atteint 86% dans certaines zones de la région qui connaissent une diminution de la température de -4, depuis le mois de novembre au début février. Cette situation a influé négativement sur les productions, en particulier les céréales dont la superficie labourée a régressée à 44%, alors que les surfaces affectées ont atteint plus de 1650 hectares, selon les premières statistiques. A ce propos, d'autres produits agricoles ont été sérieusement atteints, comme la courgette, l'aubergine, certains légumes tels la pomme de terre, la tomate, l'haricot vert, ainsi que les arbres fruitiers, particulièrement l'amandier, le palmier, la pastèque… d'autre part, le cheptel s'est également dégradé dans les pâturages pour les mêmes raisons, ce qui a eu des répercussions fâcheuses sur le foin. A cet effet, les pâtres ont été contraints de céder le bétail à des prix dérisoires. Dans le même sillage, les opérateurs agricoles ont exhorté les parties concernées d'intervenir au plus vite pour préserver le cheptel, en augmentant le volume et les quantités de foin présenté. Pour ce faire, ils ont insisté sur la nécessité de présenter des doléances et des propositions solides, argumentées et chiffrées en vue de défendre les paysans qui aspirent à assurer l'autosuffisance aux populations, auprès des décideurs centraux. Par ailleurs, cette rencontre a été pareillement une opportunité pour les professionnels de parler des impôts qui sont en cours d'être imposés sur le secteur de l'agriculture, l'an prochain. Ceci étant, un appel doit être adressé à toutes constituantes du domaine, ainsi qu'aux parlementaires pour constituer un lobby de pression pour dissuader les responsables quant à l'application de ces impôts, surtout que le secteur vit nombre de problèmes, en plus d'une compétitivité cruelle au niveau de l'export. Sachant que les agriculteurs s'acquittent d'impôts sur la valeur ajoutée, au moment de l'acquisition de nombre de matériels et d'équipements agricoles. Enfin, devant cette situation catastrophique, il est prévu que le ministre de l'agriculture et des pêches maritimes, tienne aujourd'hui, lundi, une réunion avec les professionnels du secteur pour l'examen de cet état critique et la mise en marche des solutions idoines pour dépasser cette crise, à la lumière d'une saison agricole exceptionnelle, marquée par la sécheresse et la tombée de la température.