A. Seddiki, ministre de l'Emploi et des affaires sociales Pour résoudre le problème du chômage, qui revêt une dimension transversale, nous ne pouvons pas compter uniquement sur la croissance, a affirmé le ministre de l'Emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki. D'après les estimations, 1% de taux de croissance génère 30.000 emplois en moyenne, or nous avons un marché du travail qui connaît annuellement l'arrivée de 180.000 demandes d'emploi, a expliqué M. Seddiki dans une interview publiée lundi par le quotidien L'Economiste. Pour absorber ces arrivées, il faut un taux de croissance de 6 pc sans compter le stock de chômeurs existant, a-t-il précisé, soulignant l'importance d'un dosage entre les investissements innovants et ceux destinés aux secteurs traditionnels et de l'investissement dans l'infrastructure qui crée de l'emploi indirect. Le ministre, qui a estimé que la pression sur le marché du travail reste aujourd'hui élevée, a indiqué que son département peut agir, dans l'immédiat, sur les politiques actives de l'emploi existantes, à savoir les programmes Taehil, Idmaj et Moukawalati. Beaucoup d'abus ont été relevés dans le cas d'Idmaj, a-t-il déclaré, à cet égard, déplorant que des entreprises emploient les jeunes pendant 2 à 3 ans et les remercient par la suite. Le taux d'intégration définitif n'a atteint que 40 pc sur les 600.000 personnes concernées par ce programme, a-t-il indiqué, jugeant que ce taux n'est pas suffisant et que la priorité sera accordée aux entreprises jeunes et en situation difficile. S'agissant du programme Moukawalati, les conclusions sont catastrophiques, a regretté M. Seddiki, faisant savoir que sur 10.000 personnes accompagnées, à peine 3.000 ont pu créer leur entreprise. Dans le cadre de ce programme, la priorité sera accordée aux salariés puisqu'ils connaissent le monde de l'entreprise, a-t-il indiqué, exprimant sa volonté de trouver des solutions aux problèmes de financement. M. Seddiki a noté que le gouvernement a mis en place deux autres instruments, Mobadarat et Taeter. Pour le premier, qui consiste à mettre à la disposition des associations des cadres moyens pour les gérer, le gouvernement bute sur un pilotage du dispositif: commune, Intérieur, Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec) ou une autre institution. Taeter, quant à lui, porte sur une mise à niveau des diplômes en vue de leur insertion dans la vie active, a-t-il expliqué, relevant qu'une expérience vient d'être lancée par la formation de 10.000 licenciés pour l'enseignement public et privé. Ceci nécessite une enveloppe de 160 millions de dirhams sachant qu'une subvention de 1.000 dirhams est accordée aux intéressés, a-t-il ajouté. Le ministre a exprimé la volonté de son Département de mettre en place l'Observatoire de l'emploi et de réformer l'Anapec, dont le conseil d'administration sera élargi aux partenaires sociaux. Nous voulons tripler le nombre d'agences (de l'ANAPEC) qui ne dépassent pas les 76 et élargir les compétences aux non-diplômés, a-t-il dit, faisant savoir que le projet de réforme de l'agence est prêt et sera présenté bientôt au Conseil de gouvernement.