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La voix de la volupté
In memoriam : Ismail Ahmed
Publié dans Albayane le 12 - 01 - 2014


In memoriam : Ismail Ahmed
Ismaïl Ahmed nous a quittés il y a un peu plus de 16 ans, le 1er avril 1997. Sa disparition a consterné tout le monde, notamment ceux que le défunt enchantait par sa voix féérique et irremplaçable.
La carrière d'Ismaïl Ahmed fut plus que riche. Malgré sa maladie, il avait toujours tenu à être présent quand l'occasion se présentait et partant offrir, au public, et à ses fans, des moments inoubliables grâce à sa finesse et son sens unique de l'art de chanter. Pourtant, le début de sa carrière le prédestinait à jouer d'un instrument musical. A la percussion, d'abord, puis au violon. On a encore à l'esprit des sols osques que la télévision passait en intermède dans les années 60.
C'est en 1974 qu'il a entamé sa carrière musicale au sein de l'orchestre "Al Ittihad" d'Abdenbi Jirari, alors qu'il n'avait que 14 ans. À cette époque, il jouait à la percussion. Son histoire avec le violon allait commencer à l'Institut Mamounia de Rabat.
Et c'est un Allemand qui l'a initié à cet instrument, en l'occurrence Pr. Zet Rief. Chance inouïe! Après, il se rend en Egypte pour rencontrer d'autres virtuoses tels Brahim Chafik, Kasaji et d'autres.
Ce succès lui a ouvert les portes de la chanson. Il s'est mis à la composition et c'était Maâti Benkacem qui a eu l'honneur d'interpréter une chanson de l'artiste écrite en arabe dialectal égyptien.
Son côté nationaliste et militant étant avéré depuis toujours, il compose une chanson patriotique à l'occasion du retour d'exil de Feu Mohammed V, intitulée "Lyoum ana farhane" (Aujourd'hui je suis heureux). Elle a été écrite par un autre patriote, Mohamed El Mezgueldi. L'enregistrement a eu lieu à la Radio de Damas, en compagnie de l'orchestre syrien sous la houlette de Yahia Essaoudi. L'expérience orientale, si l'on peut dire, lui a permis de se perfectionner en tant que musicien et compositeur.
De retour au Maroc, après avoir accompagné l'inoubliable Souad Mohamed, il se lance corps et âme dans la composition et le chant.
Entre 1957 et 1995, il compose pas moins de 300 chansons. Mais en tant que chanteur, il a peut-être négligé cette vocation, car il avait une voix singulière.
En évoquant son souvenir aujourd'hui, on ne peut, ne pas citer "Habibi lamma aàd", "Bin Eddoulou'e. "Oudkouri". Sans oublier, bien sûr. "Mohamed sahb chfaâ". "Al Madad" et d'autres succès importants.
Nezha chaâbaoui
Les sentiers de la gloire
Si l'on doit qualifier le parcours de Nezha Chaâbaoui, on ne pourra que souligner une évolution en douceur et une percée qui se fait en toute tranquillité. En effet, cette chanteuse qui a intégré la scène artistique dans les années 80 a dû se trouver dans un contexte dominé par de grands noms de la chanson tels Naima Samih et, par la suite, Latéfa Raafet.
Mais si elle n'avait pas brillé à l'époque, c'est qu'elle s'était consacrée à la participation à de grands rendez-vous artistiques. Ses différentes participations aux festivals et autres grands rendez-vous artistiques et culturels ont toujours été couronnées de succès, comme lors du Festival des radios arabes, au cours duquel elle avait remporté le prix du "Microphone d'or", en 2003 et pendant le concours de "Noujoum Al Oughnia" où elle avait également obtenu le premier prix.
La chanteuse ne rate pas, non plus, aucune occasion pour prendre part à des hommages rendus à ceux qui ont marqué la chanson marocaine tels Mohamed Fouiteh, Ahmed Tayeb Laâlej et Mohamed Mezgueldi, et ce aussi bien lors de soirées que d'émissions à la télévision.
Ses participations brillantes ont valu à cette chanteuse admiration et estime, tant il est vrai qu'elle fait partie des chanteuses authentiques et qu'elle est marquée et influencée par la vraie musique. Elle fait partie, en effet, des chanteuses des années 80 et 90 qui ont donné une nouvelle dimension et un nouveau souffle à la chanson marocaine. De ce fait, son répertoire compte quelque 40 chansons écrites et composées, pour la plupart, par des artistes marocains. Par ailleurs, elle a eu la chance de connaitre de grands paroliers et compositeurs. Ainsi, elle a fini par se frayer un chemin parmi les chanteuses marocaines célèbres, sans être tentée par l'émigration. Comme Naima Samih et Latéfa Raafet, elle a préféré évoluer dans son pays et marquer son nom sur la scène de la chanson marocaine.
Pourtant, elle aurait pu profiter des différentes opportunités, étant donné que son talent est également reconnu à l'étranger. Mais elle a préféré poursuivre sa voie dans son pays malgré les problèmes et les embûches. Elle a pourtant réussi à s'imposer et à figurer parmi les chanteuses marocaines les plus en vue. Ces qualités ne sont pas sans attirer des propositions de travail avec des noms connus. Et parmi les compositeurs qui font confiance à son talent, Fouad Chaâri qui a composé "Fahwak Sabbara", une chanson où l'on retrouve les rythmes populaires marocains et l'influence de Abdelkader Rachdi, l'inspirateur de Fouad Chaâri.
Pour ce compositeur, "Nezha Chaâbaoui possède une voix dont la consistance est forte et qui allie très bien le chant arabe et le chant marocain. Aussi, se distingue-t-elle par une grande capacité d'apprentissage et de concentration, ce qui lui permet de voir l'avenir sous de bons auspices". D'autres projets en perspective sont d'ailleurs à l'étude entre la chanteuse et le talentueux compositeur Fouad Chaâri.


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