Agression contre Louardi au Parlement L'affaire de l'agression dont a été victime le ministre de la santé, le Pr Louardi à la chambre des représentants prend de plus en plus d'ampleur. Ainsi, le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat a décidé la poursuite pour «offense» de trois pharmaciens impliqués dans cet acte criminel. Selon un communiqué du tribunal, les accusés seront traduits devant la justice le 28 courant, conformément aux dispositions de la loi en vigueur. Des sources du ministère de la Santé affirment que, pour parer à toute éventualité, des mesures ont été prises par les autorités compétences pour assurer davantage la sécurité physique du ministre. Des agents de sécurité, qui accompagneront désormais le ministre dans tous ses déplacements, ont été mobilisés à cet effet. Il est à souligner que l'attaque contre le chef du département de la Santé a suscité une vague de solidarité et de dénonciation en série. Autrement dit, au Maroc, il y a une unanimité, non seulement au sein de la classe politique mais aussi auprès de la société civile, contre les comportements irresponsables et abjects portant atteinte à l'image des institutions constitutionnelles. Jeudi dernier, le bureau de la première chambre du Parlement, tout en exprimant sa solidarité avec le ministre du PPS, a condamné avec vigueur cette agression la qualifiant «de profanation des institutions» et «d'actes irrévérencieux envers les membres du gouvernement et la Chambre des représentants», lit-on dans un communiqué. La même source s'est «félicitée, en outre, de l'unanimité exprimée par les groupes du Parlement qui ont demandé l'ouverture d'une enquête en vue de déterminer les circonstances de cet incident sans précédent et sanctionner les personnes qui y sont impliquées». «Tous les citoyens sont égaux devant la loi» De son côté, le gouvernement n'a pas manqué d'exprimer son entière solidarité avec le ministre de la Santé. Le chef de l'Exécutif a considéré que cette agression constitue «une offense faite non seulement au ministre et sa personne, mais à l'encontre du gouvernement et du Parlement», a fait savoir le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, dans un point de presse à l'issue de la réunion du Conseil du gouvernement. Et d'ajouter que le chef du gouvernement a mis l'accent sur le fait que «cette affaire suivra son cours normal en termes de procédures juridiques d'usage, en ce sens que tous les citoyens sont égaux devant la loi». Cela signifie selon certains observateurs que le gouvernement veut, à travers cette affaire, lancer un message à tous les Marocains : que la loi s'applique à tous, en dépit de leur appartenance sociale ou leur statut-socio-économique, car il s'agissait de la crédibilité de l'Etat. Par ailleurs, le Conseil national de l'Ordre national des médecins s'est dit consterné de l'attaque contre El Housseine Louardi. Il s'agit d'un «comportement inadmissible... contraire à toutes les valeurs déontologiques, éthiques, morales et citoyennes exigées des membres du système de santé». Le Conseil national a même fait part de son «soutien à l'action qui doit être engagée par les instances ordinales à l'encontre deux ceux qui ont commis ces agissements». Le Conseil régional Nord des pharmaciens a condamné fermement, pour sa part, cet acte abominable tout en appelant les pharmaciens à «renoncer à toute forme de violence verbale et à écouter la voix de la sagesse, de la raison et de la logique dans le traitement des problèmes du secteur». Notons au final que le BP du Parti authenticité et modernité (PAM) a décidé l'exclusion de ses instances de deux de ses membres impliqués dans l'agression contre le ministre du PPS.