Réforme du régime des retraites Le Conseil d'administration de la Caisse marocaine de retraite (CMR) tenu mardi à Rabat a été beaucoup plus formel. Aucune mesure n'a été annoncée concernant le projet de réforme de cette caisse. Il faut attendre 2015, a annoncé Mohamed Boussaid, pour voir la réforme du régime des retraites aboutir. 2014 sera consacré beaucoup plus à la confection du cadre juridique et législatif du secteur. Durant cette même année l'Etat devra honorer une part patronale de 2,5 milliards de dirhams et le double en 2015. La cinquième session du Conseil d'administration de la CMR présidée par Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances, a été l'occasion pour ce dernier de relater la détermination du gouvernement de mettre en œuvre la réforme paramétrique du régime des pensions civiles conformément à la lettre de cadrage et de la loi de finances 2014. Il a annoncé que la réforme du régime des retraites au Maroc sera appliquée en 2015 et l'année 2014 sera celle de l'élaboration du cadre juridique et des lois en la matière. Et d'ajouter que six projets de texte seront soumis au parlement en 2014. La réforme des retraites entrera alors en vigueur début 2015». Selon lui, la réforme des retraites s'appuie sur trois leviers principaux, à savoir l'âge de la retraite, les cotisations et la prestation. Cette réforme va être coûteuse aussi bien pour l'Etat que pour l'adhérent. En 2014, l'Etat doit honorer une part patronale de 2,5 milliards de dirhams. En 2015, cette part doublera pour atteindre 5 milliards de dirhams. La CMR en particulier se trouve actuellement dans une situation alarmante puisque la dette implicite du régime des pensions civiles des fonctionnaires s'élève à 800 milliards de dirhams. Aucune décision n'a été annoncée lors du CA de la caisse. D'aucuns estiment aujourd'hui que l'urgence est de mise, la CMR enregistrant son premier déficit à compter de cette année 2014. Pour M'hmed Grine, membre du Conseil de la présidence du PPS et du BP du parti du progrès et du socialisme, la réforme de la CMR selon une approche paramétrique doit être débattue, validée et adoptée dans le cadre des débats de la commission nationale des régimes de retraite. Pour lui, l'approche globale doit être privilégiée et ce en parfaite concertation avec les partenaires sociaux et les différentes parties prenantes. Cela, a-t-il dit, est nécessaire pour appréhender non seulement la problématique des régimes de retraites dans leur globalité, mais aussi dans la perspective de l'extension de la couverture retraite à d'autres couches sociales (professions libérales, artisans, commerçants et paysans). L'élargissement de l'assiette de retraite va nous donner un ratio cotisants/pensionnés plus élevé et reste le principal facteur pour dégager une solution à long terme explique Grine... surtout si on tient compte de l'importance de la jeunesse dans la courbe démographique au Maroc. La population couverte aujourd'hui est relativement âgée, notamment celle des fonctionnaires du régime de la CMR note-t-il. Le débat sur le problème épineux des caisses de retraite au Maroc doit être relancé dans les meilleurs délais. Tout retard provoque un manque à gagner de plusieurs millions de dirhams. Le chef de gouvernement est appelé accélérer la cadence et lancer le débat sur les régimes de retraites dans les meilleurs délais et ce dans le cadre d'un débat national avec la participation des partenaires sociaux et les instances compétentes. Pour le cas de la CMR c'est de la responsabilité de l'Etat qu'il est question.