La Commune urbaine de Casablanca fait toujours l'exception. Et ce, non pas en raison de la bonne gouvernance et la transparence, mais à cause de la mauvaise gestion et du blocage dans lequel, cette institution-élue plonge depuis plus d'une année. Mercredi dernier, le siège de la wilaya, où se tenaient, comme à l'accoutumée, les sessions ordinaires et extraordinaires du Conseil de la ville de Casablanca, était une autre fois le théâtre d'une mascarade qui interpelle à plus d'un titre. La session du mois de février, consacrée notamment à l'examen et l'approbation du compte administratif au titre de l'exercice 2011, n'a pas pu ouvrir ses travaux à cause du quorum qui n'était pas atteint. Des élus, de l'opposition comme de la majorité, étaient sur les lieux et dénonçaient ce qu'ils qualifiaient d'irrégularités et de violations des dispositions de la charte communale par le président de la commune urbaine, Mohamed Sajid. La session ne pourrait pas se tenir alors que les commissions compétentes n'avaient examiné aucun des dossiers relatifs aux points inscrits à l'ordre du jour, vociféraient les uns et les autres. Ils dénonçaient également et vigoureusement l'attitude du président qui a violé le pacte qu'il avait signé avec les différents groupes du Conseil. Ce pacte, rappelle-t-on, consistait à céder des pouvoirs de signatures aux groupes composant le conseil. Le président Sajid avait recouru à cette manœuvre avant la fin de l'année pour amener ses contestataires à voter les points inscrits à l'ordre du jour de la précédente session. Mais une fois les travaux de cette session ont été clos, le président Sajid a renvoyé le contenu du fameux pacte aux calendes crèques. Et il continue de signer seul, de gérer seul et de décider seul, prenant des décisions qui engagent l'avenir de la ville sans l'aval du Conseil. Au moment où la Commune plonge dans ce chaos sur fond de manœuvres ayant trait aux partages de privilèges et de gestion frauduleuse, les experts de la Cour des comptes poursuivent leur mission en décortiquant les comptes de la Commune, notamment les registres concernant les secteurs gérés dans le cadre de la gestion déléguée. Des sources concordantes parlent de dysfonctionnements en cascade et d'irrégularités sur toute la ligne. Incontestablement, indiquent des membres de la Commune urbaine, les conclusions des experts de la Cour des comptes seront identiques ou renforceront celles contenues dans le dernier rapport. Ce document, qu'exhibaient des élus lors des précédentes sessions, épingle la gestion du président Sajid. Mais jusqu'à présent, aucune suite n'a été donnée aux résultats du rapport de la Cour des comptes. A quoi servirait-il alors ? Il est juste permis de poser la question.