Yannayar 2964 L'Association du Rif pour la solidarité et le développement (Arid), section de Meknès, et le Centre de la mémoire collective pour la démocratie et la paix (CMCDP) se préparent pour fêter Yannayar, le nouvel an amazigh 2964. C'est un grand événement que le complexe culturel Mohamed El Manouni de la capitale ismaïlienne s'apprête à accueillir le 12 janvier 2014. La célébration de Yennayar se déclinera en deux moments clés. D'une part, la journée sera entièrement dédiée aux conférences, autour d'un thème riche en significations. Il s'agit de l'Histoire de l'année amazighe, de ses symboliques et de ses dimensions. A cet égard, nombre de chercheurs en matière d'Histoire de Tamazgha et de la littérature se pencheront sur la thématique du colloque en vue d'en élucider les contours. Il s'agira, entre autres, de Abdelmounaim El - Azouzi, Ahmed Zahid, Ahmed Assid, Ben noun Yjal, Maha Jouini, Marzouk Oueryachi, Mohamed Sellou, Mouloud Louniss. En vue d'une approche plurielle de l'Année Amazighe, les organisateurs invitent des intervenants issus de pays du Maghreb, du Mali et de l'Egypte. Dans ce sens, Ahmed Hamdaoui, président de l'Association Rif pour la solidarité et le développement, Bureau de Meknès, souligne que «l'objectif de cette conférence internationale est de montrer que le nouvel an amazigh est très riche en significations historiques et culturelles. C'est une richesse que nous devons sérieusement entretenir. C'est un travail pour la mémoire, pour l'Histoire commune de plusieurs peuples. Nous souscrivons aux valeurs de l'interculturel, bases requises du dialogue et de tolérance. Outre la conférence, une projection de «Thinghir-Jérusalem : les échos du Mellah», de Kamal Hachkar aura lieu. Ce film met en scène la richesse culturelle du Maroc, l'Histoire de la communauté juive. Le synopsis du film en est très révélateur. «En France, j'ai grandi dans l'idée que tous les berbères étaient musulmans. Mais à Tinghir, ma ville natale dans l'Atlas Marocain, les récits de mes grands-parents m'ont fait découvrir que d'autres berbères étaient juifs. Pourtant, au début des années 60, malgré plus de 2000 ans d'histoire commune, tous ces juifs quittent l'Atlas jusqu'au dernier. Je pars alors à la rencontre de cette mémoire enfouie auprès de la génération qui a connu cette présence juive, mais très vite cette recherche me mène en Israël où je retrouve quelques-unes des familles originaires de Tinghir. Avec eux, entre Israël et le Maroc, «Tinghir-Jérusalem : les échos du Mellah» fait résonner les chants, les voix et les histoires de cette double identité partagée entre juifs et musulmans». A l'issue de la projection, il y aura une rencontre avec le réalisateur Kamal Hachkar. D'autre part, une soirée musicale est prévue. Des artistes venus de Souss (Ahwach et Imdiazen), du Rif (Mohamed Noumedia et Agraf Band) et de l'Atlas (Mohamed Maghni) se produiront pour célébrer le nouvel an Amazighe et par la même occasion rendre hommage à la chanteuse Chrifa, une artiste qui a fait preuve de générosité, de génie et de maestria.