Affaire du pétrolier échoué à Tan-Tan L'affaire du pétrolier échoué au large du port de TanTan continue de faire couler beaucoup d'eau sous les ponts. Depuis déjà une semaine, l'incident effleure un désastre écologique. Les experts hollandais en matière de désamorce du fuel dans la faune maritime s'attellent, à brides abattues, pour éviter l'hécatombe. On appréciera, au passage, le grand ouvrage civique, accompli par les services concernés du côté marocain, comme du côté étranger. La corvée si ardue nécessite, en fait, beaucoup de métier et de vaillance. Cependant, cette anicroche dévoile, une fois n'est pas coutume, la précarité de nos infrastructures portuaires, dans la majeure partie des provinces littorales. En effet, le port de pêche d'Agadir, placé comme étant l'un des plus porteurs du royaume, en termes d'exploitation, accuse une déficience environnementale criarde, au niveau des bassins et des débarcadères. Celui de Sidi Ifni est constamment en queue de poisson, en matière de môles et d'estacades, au point que les mouvements demeurent vétustes, sans grand apport. Enfin, le port de Tan Tan, à mi-chemin entre la capitale du Souss et les provinces du sud, en particulier Dakhla, pèche également par un énorme déficit, en ce qui concerne les équipements et les installations appropriés. Au-delà de la jetée obsolète qui reste en deçà de l'aspiration des professionnels, l'entrée du port souffre, depuis belle lurette, de subsistance de remblai de sables, obstruant tout arrivage, notamment en cas de houle puissante. Cette situation caduque est, effectivement, un continuel handicap pour les flux halieutiques, en particulier pour les énormes embarcations. A croire certains marins, cette entrave empêche la fluidité portuaire, pendant de longues périodes, marquées par l'inertie totale. Cet état de fait est encore plus contraignant, lorsqu'il s'agit d'engins transportant des lubrifiants périlleux, tel le cas du tanker en question dont, heureusement, la «panse» combustible n'a pas été éventrée. Son embourbement dans les boues sablonneux ante-portuaire a donc provoqué, faute d'acheminement normal vers l'accostage, un désarroi dans les rangs des opérateurs de la pêche, sans parler du sentiment de hantise, au moment de l'opération de chargement du carburant dans les camions-citernes, en dépit du savoir-faire des techniciens étrangers, dépêchés à la rescousse. On ne cessera donc de se révolter devant cette déchéance dont sont victimes les ports du sud. Ceci étant, il appartient aux responsables concernés de se pencher sérieusement, pour de bon, sur ces lacunes infrastructurelles qui sévissent dans ces ports, afin de se hisser au tous premiers plans, en matière d'exploitation et de sécurité, et de contourner d'éventuels dangers écologiques.