Plusieurs syndicats de Jorf Lasfar, affiliés à l'UGTM, ont observé, vendredi matin à la place Mohammed V, un sit in contre les licenciements abusifs d'ouvriers marocains de la part d'une société sous-traitante étrangère dont un bureau syndical composé de 17 membres. Ce sit- in des ouvriers, après un autre observé la veille au sein du chantier de la société coréenne (GPEC), a défrayé, cette semaine, la chronique dans la ville d'El Jadida. Les ouvriers réclament le retour des licenciés à leur travail et demandent aux autorités provinciales d'ouvrir une enquête sur les abus dont sont victimes les ouvriers qualifiés au sein de ces sociétés sous-traitantes chargées du projet de l'extension des unités phosphatières de la région. Les grévistes accusent leurs responsables, entre autres, de licenciements sous prétexte de l'expiration de leurs contrats et embauchent, en contre- partie, des Philippins et des Hindous à leur place. Selon, le secrétaire régional de l'UGTM, Abdellah El Haouri, tout un bureau syndical, composé de 17 membres, a été licencié ainsi que plusieurs ouvriers compétents pour embaucher 250 ouvriers philippins et plus de 200 autres indiens. Certains de ces embauchés ne sont pas aussi qualifiés que les Marocains comme le prouvent leurs dossiers d'embauche et leurs compétences. Les grévistes sont décidés à poursuivre leurs luttes syndicales tant que leurs droits n'ont pas été rétablis et tant que les conditions de leur travail n'ont pas été améliorées. Pour éviter les abus, le législateur s'est employé à mettre en place des garde-fous à travers le code du travail. Ainsi, l'employeur ne peut procéder au licenciement d'un employé que pour deux motifs : motif personnel, lorsque le salarié s'est rendu coupable d'une faute grave (vol, insulte, agression...) ou motif économique. S'il n'en est pas ainsi, l'employeur doit verser au salarié des indemnités compensatrices puisque le licenciement est alors considéré comme abusif. Dans tous les cas, licenciement abusif ou pas, motif réel ou pas, le salarié doit savoir à quoi s'en tenir. Pour commencer, il doit consulter son DRH ou les délégués du personnel. Si aucune solution n'est trouvée, il peut toujours solliciter l'inspecteur du travail. Une conciliation préliminaire auprès de celui-ci est une première étape que le salarié devra engager soit pour réintégrer son poste soit pour obtenir des dommages et intérêts. Dans ce cas, les ouvriers ne disposent plus de leurs délégués et des syndicalistes susceptibles de les défendre. La Délégation de l'emploi doit aussi entrer en ligne.