Entretien avec Kenza Sefrioui, laureate du prix Grand Atlas 2013 Le cérémonie de remise du prix Grand Atlas avait eu lieu le 5 décembre dernier à Rabat où des prix ont été discernés aux lauréats de cette vingtième édition, organisée par l'Ambassade de France au Maroc depuis 1991, en partenariat, cette fois-ci, avec la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc. Dans une interview accordée à Al Bayane, la journaliste et écrivaine lauréate, Kenza Sefrioui revient sur l'événement. Al Bayane : Lauréate du prix Grand Atlas 2013, quel est votre sentiment, Kenza Sefrioui? R. : Je suis très honorée d'avoir reçu ce prix. Pour moi, c'est une reconnaissance de l'extraordinaire travail qu'ont fait les poètes, les artistes, les cinéastes, les intellectuels et les militants qui ont fait l'histoire de la revue Souffles. Ils méritent vraiment cet hommage et je suis heureuse que mon travail permette de leur dire merci. Que pensez-vous de ce prix ? C'est un prix sérieux, et c'est une excellente chose qu'il soit décerné désormais en partenariat avec la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc. En plus, le fait de le démultiplier, en décernant un prix des étudiants et un prix Grand public, qui sont tous les deux allés à l'excellent travail de Jalil Bennani, Un Psy dans la cité, lui donne une plus grande ouverture... Abdellatif Laâbi avait parlé en ces termes concernant votre essai : «le magnifique travail de Kenza Sefrioui [...] est une victoire de l'intelligence, de la mémoire et une arme contre le désespoir ». Qu'en pensez-vous ? Comment ne pas être touchée et honorée par ces mots ? Je veux surtout vous dire le plaisir que j'ai eu à travailler sur une revue comme Souffles, qui était justement un concentré d'intelligence et de liberté de penser, un refus de baisser les bras face à la dictature, aux idéologies réactionnaires et aux arguments d'autorité. Pouvons-nous dire que les visées de cet ouvrage ont été atteintes ? En écrivant ce livre, j'ai souhaité rendre hommage aux idées humanistes et progressistes qui ont été exprimées par la génération de Souffles, pas seulement à travers cette revue, bien sûr, mais à travers de nombreuses autres tribunes, à l'époque et plus récemment. J'ai voulu contribuer à faire le lien entre celles et ceux qui militent pour que le Maroc vive dans la dignité et la justice sociale. Ce qui représente un chantier gigantesque, qui n'aboutira que s'il y a une volonté politique.