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Un problème de sensibilisation et de communication
Don d'organes au Maroc
Publié dans Albayane le 02 - 12 - 2013

La greffe d'organes et en particulier la greffe rénale est à l'ordre du jour, tout en s'inscrivant dans ce cadre, elle ouvre la voie à un échange citoyen sur une question largement prioritaire dans notre pays parce qu'elle retient, de longue date, l'intérêt de tous : décideurs politiques, scientifiques, société civile et l'ensemble de la population. Tout le monde est concerné par le don d'organes, qui est avant toute chose un acte d'amour et d'humanisme que rien ne peut remplacer. Les Marocains sont bien placés pour savoir ce que cela signifie, et ils savent faire preuve d'une grande générosité et d'une grande solidarité, mais il n'empêche que des obstacles, des freins subsistent dès lors qu'il s'agit de donner une partie de soi. A l'évidence il y a un manque de sensibilisation de notre population, un manque d'informations concernant le don et la greffe d'organes.
Pour cerner ce problème et tenter d'en savoir un peu plus sur le d'organes au Maroc, nous avons rencontré pour nos lecteur le professeur Redouane Rabii, président de l'Association marocaine d'endo-urologie et chef du département de néphro-urologie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca.
Al Bayane : La première transplantation rénale réalisée au Maroc a eu lieu en 1986. Pourtant nous constatons aujourd'hui, en 2013, soit 27 ans après cette première transplantation rénale, que nous sommes très en retard par rapport aux pays voisins, mais aussi à la Jordanie, au Liban, car au total ce sont un peu plus de 300 greffes qui ont été réalisées. Quelle explication donnez-vous à cette réalité qui pénalise un très grand nombre de patients ?
Professeur Redouane Rabii : C'est le manque d'informations du citoyen sur le don d'organes, qu'il soit à partir du donneur vivant apparenté ou en état de mort encéphalique, qui est l'obstacle majeur expliquant ce retard. Nous sommes en train de remédier à ce problème en promotionnant ce don d'organes à travers des conférences de sensibilisation, tel le cas de 45 nouveaux inscrits lors de notre dernière compagne qui s'est déroulé à Ifrane et Azrou du 14 au 15 novembre 2013 sous l'égide de l'Association marocaine d'endo-urologie en collaboration avec l'Université Al Akhawayn et la province d'Ifrane.
Mais la réalité c'est qu'aujourd'hui le Maroc accuse un retard considérable dans la transplantation d'organes et de tissus aussi bien à partir de donneurs vivants que cadavériques. La situation en est même inquiétante, de l'avis des spécialistes en ce qui concerne les greffes d'organes
Bien sûr et même plus, la greffe rénale est devenue une activité routinière grâce en particulier aux efforts du ministère de la santé et la bonne collaboration des différentes équipes intervenant dans cette greffe. Toutes les compétences humaines et techniques sont disponibles, reste que le nombre de greffons à faire augmenter et cela par la sensibilisation du citoyen sur le don d'organes.
Quel est votre avis de spécialiste de la greffe rénale au sujet du choix des sites autorisés à pratiquer la greffe rénale au Maroc où seuls les CHU sont habilités à pratiquer la transplantation ? N'est ce pas là une décision injuste et un déni du secteur privé ?
Afin de veiller aux bonnes pratiques qui régissent les prélèvements et la greffe, un cadre juridique et législatif a été instauré au Maroc à la lumière de ce qui se passe dans les pays qui nous ont précédés à la transplantation, et qui a démontré l'intérêt de réserver cette activité aux CHU, permettant d'éviter certains dérapages constatés dans certains pays. Tout ceci est dans l'intérêt du citoyen afin de le protéger et instaurer une confiance dans le programme de transplantation rénale. Bien évidemment, nul ne peut contester les compétences humaines et techniques existant dans le secteur privé. Pourquoi ne pas imaginer dans l'avenir un cadre législatif permettant cette pratique en secteur privé, surtout lorsque la demande devient importante.
La première greffe de reins à partir d'une personne en état de mort encéphalique a été réalisée au CHU Ibn Rochd de Casablanca, le 5 septembre 2010. Ou en sommes-nous aujourd'hui.
Jusqu'à aujourd'hui, 13 transplantations rénales ont été réalisées à partir de 7 donneurs en mort encéphalique au CHU Ibn Rochd de Casablanca. Ce nombre modeste ne reflète pas le manque de moyens au CHU puisque les équipes intervenant dans la transplantation rénale sont prêtes 24h sur 24, mais il incombe au manque de donneurs (refus, contre-indication médicale, etc).
Les accidents de la route causent la mort de 10 personnes chaque jour (plus de 4.000/an). Toutes ces personnes qui décèdent sont de potentiels donneurs d'organes qui peuvent sauver des milliers de patients qui attendent une éventuelle greffe rénale, mais les citoyens ne sont pas prêts a encourager ce geste humanitaire, ce don de soi, qui consiste a donner la vie à l'autre. Comment expliquez-vous cette réticence ?
Le marocain est connu par sa générosité et sa solidarité, seulement il doit être bien informé et sensibilisé au don d'organes. Mais il faut se rendre à l'évidence er reconnaître que dans le domaine de la sensibilisation et de la communication, il y a un très grand travail qui reste à faire. Ceci a été confirmé par les enquêtes réalisées au CHU Ibn Rochd de Casablanca et lors des compagnes faites dans le cadre de la promotion de don d'organes. Je profite de l'espace que le journal Al Bayane m'offre pour inviter les médias à jouer leur rôle dans la vulgarisation et l'information du citoyen sur cette pratique noble.
Est ce que la religion représente un obstacle a la promotion de la greffe d'organes et donc à la transplantation rénale ? Qu'en est-il de l'information et de la communication en ce qui concerne les citoyens qui désirent être de potentiels donneurs d'organes ?
Au contraire, la religion islamique et toutes les religions sont pour le don d'organes. Sur cette question vous êtes très bien placé pour savoir que le prélèvement d'organes, qui a pour finalité de sauver ou d'améliorer la qualité de vie, ne rencontre pas d'objection de principe dès lors qu'il s'agit de sauver une vie en péril. Les «fatwas» religieuses, dans leur ensemble, sont aujourd'hui unanimes pour permettre le don et le prélèvement d'organes. Notre religion ne s'oppose guère au don d'organes.
Bien plus, notre religion est claire ce sujet et je puis vous dire que prélever un organe d'une personne morte pour sauver la vie d'une personne vivante est un acte permis par l'Islam.
Néanmoins, il existe certaines conditions qu'il faut respecter. Faire don d'un organe doit absolument être un acte volontaire et non obligatoire et cet organe ne doit en aucun cas faire l'objet de vente.
Pour lutter contre toutes formes de dérives, nous avons au Maroc des textes de loi clairs et précis concernant le don et le prélèvement d'organes. Je suis certain que personne ne peut s'opposer au contenu de ces textes.
Concernant le deuxième volet de votre question, nous savons que la communication et l'information sur le don d'organes manquent au Maroc, c'est ainsi que l'un des objectifs majeurs de l'Association marocaine d'endo-urologie est de promotionner le don du rein à travers des conférences, des caravanes et des manifestations sportives et culturelles.
J'insiste sur le partenariat nécessaire des médias, qu'ils soient écrits ou audiovisuels, pour la réussite de ce programme.
A cette occasion, j'invite tous les lecteurs du journal AlBayane, leurs familles, et leur entourage à s'inscrire au registre du don d'organes auprès du tribunal de première instance, chacun au niveau de sa région. La durée nécessaire pour cette inscription est très brève, et le volontaire doit être muni de sa carte d'identité nationale. Cette inscription peut être annulée par l'intéressé à tout moment.
Pour finir cet entretien et tout en vous remerciant et à travers vous le journal Al Bayane pour l'intérêt constant que vous portez aux questions qui touchent à la santé des citoyens, je dirais que la greffe d'organes, nous concerne tous. Ce n'est pas l'affaire uniquement du ministère de la Santé, des médecins, des infirmiers, du malade, de sa famille, du receveur, du donneur, la greffe d'organes nous interpelle tous en tant que citoyens avant toute chose et je pense qu'il faut oser aller plus loin dans un domaine si fortement lié à la vie, car donne un rein, c'est effectivement donne une vie.


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