Elle vient nous rappeler que nous sommes tous concernés par le don d'organes, que nous avons une responsabilité à assumer, que le don d'organes est un acte de compassion, de générosité et d'amour. Ce qui s'inscrit parfaitement avec notre religion islamique. Et puis qui sait si nous-mêmes demain … C'est à méditer. La première journée mondiale du Don d'Organes est née à Genève (Suisse), le 14 octobre 2005, à l'initiative de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L'objectif était d'attirer «l'attention sur les problématiques de la solidarité humaine par le don d'organes (malades en attente, pénurie de donneurs, accès équitable pour tous à la greffe, respect de la volonté du donneur, éthique commune, interdiction de tout trafic). La transplantation d'organes est à ce jour le traitement qui a le meilleur rapport coût efficacité en ce qui concerne l'insuffisance rénale au stade terminal». La transplantation d'organes est aussi le seul «traitement disponible pour la défaillance terminale d'organes tels que le foie, le poumon et le cœur. Le don d'organes est un don de la vie. De cela tout le monde est conscient, c'est pourquoi, nous devons nous sentir partie prenante de ce geste noble, de cette action hautement humaine. Le don d'organe, il n'y a pas que les autres qui peuvent un jour en avoir besoin, au contraire, nous sommes tous concernés par la maladie. De près ou de loin, maintenant ou demain, ponctuellement ou pour toujours. Un grand retard La première greffe rénale réalisée au Maroc à partir de donneur vivant, remonte à 1986. A ce jour, notre pays totalise avec succès 275 greffes rénales. Toutes ces greffes n'ont pu être possibles que grâce au don d'organes provenant de donneurs vivants apparentés (mère, frère, sœur, père). C'est très peu, nous accusons un grand retard. Mais avec la greffe d'organes prélevés sur une personne en état de mort encéphalique, nous espérons que plusieurs vies seront sauvées et que le Maroc fort de son expérience, de ses compétences et de ses structures hautement spécialisées saura rattraper le retard en matière de greffes d'organes. Une nouvelle étape est franchie La première greffe de reins réalisée grâce au prélèvement d'organes sur une personne en état de mort encéphalique, a été réalisée avec succès au centre hospitalier Ibn Rochd de Casablanca, le mercredi 1er septembre 2010. C'est à l'évidence une grande première médicale pour notre pays. Cette 1ère greffe de reins prélevés à partir d'une personne en état de mort encéphalique (EME) n'a été possible que grâce à la générosité, à la compréhension et à l'humanisme des membres de la famille du donneur. Elle a permis de sauver deux malades insuffisants rénaux qui souffraient énormément et dont la vie dépendait des séances de dialyse. Aujourd'hui grâce à la greffe de rein dont ils ont bénéficié, ils se portent très bien et sont sauvés. La même chance a souri à deux autres malades insuffisants rénaux qui eux aussi ont pu bénéficier de la greffe de rein réalisée dans les mêmes conditions au niveau du CHU Ibn Rochd par une équipe pluridisciplinaire formidable, comprenant des urologues, des anesthésistes, des biologistes, des infirmiers, des néphrologues… Des professionnels qui sont aguerris à la tâche et qui maitrisent totalement et parfaitement la greffe d'organes. Quand science et conscience se rencontrent La greffe d'organes fait partie de la médecine moderne. Le prélèvement d'organes s'inscrit dans la notion de don où science et conscience se rencontrent. La société elle-même, par la voie du législateur et de la religion musulmane, se prononce en faveur de cette forme de solidarité humaine. L'éthique de l'homme et l'éthique sociale se rejoignent à travers un dialogue qui, sûrement, appelle à une nouvelle vision du rapport au corps. Cela représente une autre façon de donner un sens à la mort et à la vie. Un sens qui prend sa source dans la compassion, la générosité et l'amour. À l'évidence, cette perspective de la transplantation d'organes qui n'est pas totalement entrée dans nos mœurs, finira bien par trouver le chemin de la raison et du cœur de nos concitoyens. Nous reviendrons plus en détails sur cette journée et sur le don d'organes au Maroc dans une toute prochaine édition in challah.