Le montant des investissements enregistrés par le CRI d'El Jadida au premier trimestre 2013 totalise 5.2 milliards de DH, en hausse de 148% par rapport à 2012. La province pèse déjà 20% des exportations et 10% de la production industrielle du Maroc. Le Grand El Jadida est une région bénie et priviligiée. Quiconque la visiterait ne songe plus à la quitter ou y revient très fréquemment. Certes, la gestion de la chose publique par ses collectivités locales laisse beaucoup à désirer. Le meilleur exemple est El Jadida, le chef- lieu de la province. Viennent ensuite la commune urbaine de la ville d'Azemmour qui excelle dans la létahrgie et l'insouciance totale de son président et de ses auxiliaires ainsi que la commune rurale de Moulay Abdellah qui jouit d'inépuisables gissements financiers ; mais qui ne profitent ni à la localité ni à ses populations. Le conseil provincial, comme l'avait reconnu son président dans une session ordinaire, n'a rien réalisé de bon. Il a été et reste amorphe. Les chambres professionnelles ne cherchent que le quorum pour leurs sessions ordinaires alors que la région vit d'intenses activités qu'elles doivent accompagner normalement. Les services extérieurs se la coulent douce. Aucune communication sur leurs activités comme si elles ne concernaient qu'uniquement leurs services et non le citoyen. Mais, bénie et protégée, elle a, paradoxalement, le vent en poupe. Pour saisir cette réalité, il faut s'arrêter, de très près, sur les grands projets en cours d'aménagement, réalisés ou programmés pour en comprendre, vraiment, la mesure de leurs caractères impressionnants. Le long de la route régionale 301, reliant les zones résidentielles et balnéaires de Sidi Bouzid à Jorf Lasfar, cœur industriel battant de la région Doukkala-Abda et dans l'avenir du Maroc, le calme cède progressivement la place à l'agitation suscitée par un trafic intense de véhicules de différents calibres. Un axe où défilent plus de 10.000 véhicules jour et nuit. L'état défectueux de la route et les nombreux accidents mortels qu'elle vit, presque quotidiennement, ont incité les autorités à décider son dédoublement grâce à une convention de partenariat réunissant la C.R de Moulay Abdellah, le Groupe OCP, JLEC, le ministère de l'Equipement et le conseil provincial. Les travaux, devant débuter normalement après la tenue du moussem de Moulay Abdellah, sont toujours au point mort. Le montage financier est, certes, mais la délégation del'Equipement ne s'est pas donné la peine d'expliquer le pourquoi du retard affiché. C'est comme ça. On se fiche carrément des citoyens. Ceci n'est pas spécifique à ce puissant service. Mais tous mangent de la même sauce. On excelle de présenter des rapports des plus parfaits devant les autorités provinciales ; mais qui ne sont, en réalité, que des rapports bidon ! Au port de Jorf Lasfar, l'échelle change brutalement. C'est, après tout, le plus grand port minéralier d'Afrique. Outre son activité habituelle, la structure semble en plein chantier. Le port s'agrandit de toutes parts. Une nouvelle digue en construction permettra d'offrir les installations nécessaires au traitement des produits pétroliers. Dans la foulée, de nouveaux terminaux à conteneurs et méthaniers pourraient voir le jour. Anticipant ces extensions, des opérateurs s'alignent déjà pour prendre leurs quartiers à proximité du port comme Inov Petrole, Petromin Oils pour ne citer que ces firmes internationales. Autant de nouveaux arrivants qui donnent le sourire aux responsables de la province. Une exception nationale. La structure affiche des indicateurs impressionnants pour le premier trimestre 2013. Un peu plus de 5,2 milliards de DH d'investissements drainés à travers une vingtaine de projets répartis entre les secteurs de l'industrie, l'énergie, le tourisme, le BTP et les services. Ce flux est en croissance de 148% par rapport à la même période de 2012 qui a été un bon cru. En fait, depuis 3 ans, les investissements semblent s'enchaîner à un rythme effréné à El Jadida. Près de 27 milliards de DH captés en 2010, 28 milliards de DH en 2011 et 34 milliards de DH pour 2012, alors qu'on en était, encore, à un peu moins de 6 milliards de DH en 2009. Gros projets Juste après le port, une autre aussi grande structure, la Centrale Thermique de JLEC, filiale du Groupe Emirati TAQA, est en plein chantier. En plus des 4 unités de production du site déjà opérationnelles, deux autres devraient entrer en fonction, respectivement, fin 2013 et courant 2014. Là n'est pas la seule actualité Un autre grand projet du secteur énergétique de la région, et non des moindres est en gestation. Il s'agit du parc éolien. En effet, des investisseurs hollandais ont lancé les études relatives à l'installation d'un parc de production d'énergie éolienne sur un site prometteur au sud d'El Jadida. Ainsi, la production nationale d'électricité, actuellement, de 44% atteindrait, selon la stratégie nationale, 60% à l'horizon 2020. L'OCP boucle la boucle des méga chantiers avec son Jorf Phosphate Hub qui avance à grands pas. Le complexe s'étend, déjà à perte de vue, avec trois usines de production d'engrais réalisées jusqu'à présent en plus des installations existantes. Avec les 7 autres unités, en construction d'ici 2019 pour un investissement de 63,5 milliards de DH, on a imagine la dimension du résultat final. Ceci, sans compter tous les équipements annexes prévus dont un pipeline, qui entrera en service avant la fin de l'année, pour le transport du phosphate des mines de Khouribga à Jorf Lasfar. De quoi donner un coup d'accélérateur à l'industrie régionale de la chimie- parachimie qui compte déjà une cinquantaine d'entreprises, spécialisées, entre autres, dans les produits pharmaceutiques, comme Pfizer et Genpharma à titre exemple, ou dans les détergents, actuellement en développement, et qui totalisent une production évaluée à 28,3 milliards de dirhams. Un parc industriel providentiel Ces projets de grande envergure pavent le chemin à une multitude de sous-traitants tels le groupe sud-coréen Daewoo, le turc Tekfen ou encore le français Mersen qui ont installé, déjà, leurs quartiers à Jorf Lasfar pour la réalisation de projets d'extension. Pour offrir des conditions optimales à ces investisseurs et pour en capter d'autres, un parc industriel a été ouvert depuis 2010 par l'aménageur MedZ, filiale de la CDG. Sonasid, implantée au niveau de Jorf Lasfar depuis 2002, a sécurisé du foncier au niveau du parc pour une prochaine extension. Au passage, l'industrie mécanique et métallurgique de la région, qui compte 53 entreprises avec une production de 3,6 milliards de DH, devrait, encore, s'élargir dans les prochains mois avec l'arrivée d'un opérateur de taille dont les officiels préfèrent encore taire le nom. Par contre, celle de Bontaz Centre est connue de tous. Cet équipementier automobile va investir 204,5 MDH dans une usine en cours de construction dans le parc industriel. La première tranche du parc, totalisant 240 hectares pour un investissement de 5 milliards de DH et dont les prix varient entre 400 à 500 DH pour des terrains équipés de 3.000 à 200.000 m2 de DH, a déjà été commercialisée à plus de 71%. Peut- être que l'implantation risquerait de prendre un peu plus de temps à cause des démarches administratives. Chose qu'il faut remédier. On peut avancer, aussi, que la crise financière mondiale a contribué, indirectement, dans le retard des programmes d'installation. N'empêche que MedZ est, déjà, sollicitée par des entreprises pour la deuxième tranche du parc de 260 hectares, actuellement en phase de pré-commercialisation. Une chose est sûre, en s'attirant les faveurs des plus grands groupes, on monte vite. Avec un effectif de seulement 172 entreprises, soit tout juste 2,14% du total national, la province d'El Jadida génère déjà 20% des exportations et 10% de la production nationale. L'immobilier aussi Le Grand El Jadida rayonne sur la carte industrielle nationale. Un ogre tout près de la capitale économique du Royaume. Il se développe, à tous les niveaux, à pas de géants. Son marché de l'immobilier n'échappe pas, non plus, à cette révolution socioéconomique. Il change du tout au tout. Notamment, avec le projet du pôle urbain CGI au lieu et à la place de l'ancien site de l'aérodrome dont les Jdidis de souche regrettent amèrement en raison des grandes manifestations dont il était le théâtre jusqu'à la dernière moitié des années 60. Ce programme de 5 milliards de DH, redimensionné depuis le démarrage de sa commercialisation fin 2010, regroupe des immeubles, de haut et moyen standing qui occupent la plus grande partie des 92 hectares du projet, une zone villa, des équipements publics, des espaces verts et un pôle administratif, des hôtels, un complexe sportif et un centre commercial. Le second projet, le Pôle urbain Mazagan (PUMA), une ville de 1.272 hectares initiée par l'OCP en partenariat avec les Domaines, abritera, entre autres, des centres de conférences et un parc d'exposition. L'investissement est de 5 milliards de DH. L'OCP développe, également, un peu partout dans la ville El jadida des programmes de logements sur du foncier lui appartenant et qui profiteront seulement à ses agents. A un moment où les autochtones assistent impuissants et navrés d'être dépossédés de terrains à des prix dérisoires par l'OCP bien avant son installation à Jorf Lasfar du temps de feu Arsalane Al Jadida, le maire de la ville à cette époque. Ceci pour l'histoire.