Le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahad Souhail, a affirmé, vendredi à Rabat, que le secteur de la formation professionnelle a besoin de se doter d'une vision stratégique intégrée pour son développement, tel que prôné dans le programme gouvernemental. Intervenant lors d'une réunion du comité stratégique de l'étude d'élaboration de la stratégie intégrée de développement de la formation professionnelle à l'horizon 2020, le ministre a précisé qu'au-delà de cette étude, son département œuvre pour impulser une nouvelle dynamique au système de formation professionnelle pour mieux le positionner au sein du système d'éducation et de formation et du monde économique pour aider les lauréats à intégrer le monde du travail. Dans ce cadre, a-t-il dit, la nouvelle constitution a institutionnalisé la formation professionnelle et en a fait un droit devant être garanti de façon équitable à tous et un moyen de répondre aux besoins des entreprises en compétences dont elles ont besoin pour améliorer leur compétitivité. La vision du secteur, a-t-il fait savoir, prône l'identification et la définition par les professionnels des besoins des secteurs d'activité en compétences et en qualifications, la mise en place de mécanismes de planification et d'adaptation périodiques et réguliers de l'offre de formation, le développement de contrats-programmes avec les opérateurs de formation et la mise en place de procédures de financement, de suivi et d'évaluation des différents programmes. Selon le ministre, la réalisation de ces objectifs reste tributaire de l'instauration de la bonne gouvernance du système de formation professionnelle et de l'adaptation de l'organisation et du fonctionnement des différents organes et structures en charge de la formation au regard notamment des spécificités de la régionalisation avancée. La stratégie de développement de la formation professionnelle sera mise en place à l'initiative du gouvernement. Son élaboration, a-t-il ajouté, est pilotée par le département de la formation professionnelle, le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Selon le ministère, l'objectif ultime de cette étude est de bâtir un système performant, réactif et souple et suffisamment ancré dans le milieu professionnel. Le projet, dont le coût s'élève neuf millions de Dirhams, selon le ministre, a également pour objectifs de refondre l'organisation et les processus de la formation professionnelle, d'identifier et de mettre en œuvre les mécanismes d'adéquation emploi-formation et de formation tout au long de la vie et d'identifier et mettre en œuvre les mécanismes d'intégration et de promotion sociale des jeunes déscolarisés et des populations les plus démunies. L'approche de l'étude est structurée autour de cinq grandes phases, dont les phases de diagnostic et de benchmark ont été traitées jusqu'à présent. Les autres phases concernant l'élaboration de la stratégie et la présentation d'un plan de formation et des contrats-programmes seront réalisées ultérieurement. Pour sa part, M. Abdelâdim El Guerrouj, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration, a d'emblée fait savoir que la performance est le mot d'ordre actuel des entreprises publiques et privées dans le but d'être plus compétitives. Ce mot d'ordre doit être appliqué aussi à l'Administration marocaine, appelée plus que jamais à être plus compétitive en améliorant ses services pour mieux répondre aux besoins des habitants. L'administration doit également jouer son rôle de proximité, le but étant de rétablir la confiance des citoyens en ses services, a dit le ministre, qui a rappelé que le gouvernement actuel dispose bel et bien d'une stratégie ambitieuse pour moderniser le secteur à travers sa bonne gouvernance et la mise en place de nouveaux mécanismes et procédures plus visibles et plus faciles. C'est pourquoi, a-t-il dit, l'Administration doit reposer sur des staffs bien formés et outillés pour mener à bon escient une telle tâche, notant que la formation est un élément fondamental dans ce processus. Pour la CGEM, la réussite du projet sociétal repose sur trois piliers à savoir des capacités hautement qualifiées, la possibilité pour le personnel de poursuivre sa formation continue outre la formation initiale de la main d'œuvre nécessaire, a indiqué de son côté, le président de la Confédération, Mohamed Hourani. D'après lui, le système de formation professionnelle a accumulé une longue expérience, qui fait du Maroc un pays pilote en la matière. Il s'est en outre félicité de l'implication de tous les partenaires dans la gestion du secteur comme c'est le cas de l'Office de la formation professionnelle. Le gouvernement, le patronat et les syndicats participent ensemble au Conseil d'administration de l'office, a-t-il dit, estimant par ailleurs que le Maroc est appelé à créer entre 2,5 millions voir 3,5 millions de postes d'emploi sur les dix prochaines années pour répondre aux besoins pressants des jeunes. Il a, à ce propos, fait savoir que l'insertion limitée des jeunes dans la vie active reste toutefois un point noir du système actuel de formation, qui doit faire face aussi aux contraintes du secteur informel.