A l'approche de la célébration, le 25 novembre, de la Journée internationale de l'élimination de la violence contre les femmes, les centrales syndicales espagnoles, l'Union générale des travailleurs (UGT) et Commissions ouvrières (CC.OO), appellent à la participation aux différentes mobilisations pour manifester l'engagement à éradiquer la violence contre les femmes. Dans un manifeste, dont copie est remise jeudi à Al Bayane, les deux centrales syndicales d'obédience progressiste manifestent leur «rejet de tout type de violence ‘'machiste'' exercée psychologique, sexuellement ou économiquement comme conséquence de l'inégalité entre femmes et hommes». Cette violence de genre est qualifiée par l'UGT et les CC.OO de «grave atteinte aux droits humains et fondamentaux». «Nous condamnons chacun des 43 assassinats de femmes commis par leurs partenaires ou ex-partenaires», cette année, et «nous réclamons un grand et efficace engagement de la part des administrations, institutions et la société civile en général pour l'élimination cette plaie sociale», proclame la même source. Rappelant que la violence contre la femme «augmente même au sein des jeunes», les centrales syndicales signalent que le Procureur des Mineurs a mis en garde contre la recrudescence de la violence de genre entre adolescents âgés de 15 à 17 ans. Selon l'Observatoire de la violence de genre du Conseil général du pouvoir judiciaire, 128.592 plaintes ont été déposées, lit-on dans le manifeste, en 2012, dont plus de 15.000 (12,13%) furent retirées. Cette situation démontre que la crise économique que traverse l'Espagne «rend encore difficile les conditions de vie pour que les victimes de la violence machiste s'adressent à la justice». Pour cette raison, l'UGT et CC.OO appellent à «la protection et au soutien des victimes de la violence non encore considérée comme priorité pour l'actuel gouvernement». Estimant que «les efforts et mesures adoptées pour éliminer la violence de genre ne doivent être tributaires des fluctuations économiques d'un pays», les deux centrales syndicales exigent «la récupération et l'augmentation des moyens économiques pour combattre ce grave problème social». Elles demandent ainsi à «sensibiliser et informer les femmes victimes de violence pour recourir à tous les moyens qui sont à leur portée aux plans psychologique, juridique, professionnel et économique». L'UGT et CC.OO suggèrent d'autre part l'augmentation «équitable» des fonds entre femmes et hommes en vue d'éliminer toutes les barrières (sociales, professionnelles et économiques) dont font face les femmes dans les domaines public et privé. Pour l'environnement éducatif, elles proposent de «renforcer les actions» contre la violence de genre, particulièrement dans l'enfance et l'adolescence, tout en menant une campagne de sensibilisation aux aspects négatifs des stéréotypes sexistes dans les médias et réseaux sociaux. Au plan syndical, les deux centrales s'engagent à garantir à travers la négociation collective «la protection au plan professionnel des victimes de la violence de genre» et sensibiliser les négociateurs syndicaux en matière d`'égalité entre femmes et hommes afin d'éliminer toute forme de violence entre les femmes et le harcèlement sexuel dans l'espace du travail. Elles s'engagent également à inclure des protocoles d'intervention contre toutes les formes de violence contre la femme dans les conventions collectives et dans les plans d'égalité entre les sexes. Selon l'ONU, 70% des femmes dans le monde sont l'objet d'une violence physique ou sexuelle dans leur vie et plus de 64 millions de filles de 15 à 19 ans dans le monde sont actuellement mariées et par conséquent «souffrent des complications en période de grossesse qui conduisent dans plusieurs cas à la mort». Il existe dans la planète, par ailleurs, près de 140 millions de filles et femmes qui sont victimes de mutilations/ablations génitales, signale l'ONU.