Les aspirations indépendantistes en Espagne se choquent frontalement avec la réalité du fait que ni le gouvernement central de Madrid ni celui de la région de la Catalogne ne sortira vainqueur de l'actuel branle-bas de combat. Au contraire, les deux parties risquent de s'appauvrir notablement au cas où la Catalogne se sépare de l'Espagne. Ce diagnostic est fait par le journal électronique espagnol Diario Critico dans une analyse de Pablo M. Beleña sur les conséquences du « débat souverainiste » qui met face à face la coalition régionaliste catalane Convergencia I Unio, et le gouvernement conservateur du Parti populaire, dirigé par Mariano Rajoy. Parmi les conséquences d'ordre économique de ce combat, Diario Critico note que la Catalogne aurait à assumer une partie proportionnelle de la dette de l'Etat de l'Espagne, qui serait de 200 milliards d'euros. La Catalogne a un Produit Intérieur Brut (PIB) de 210 milliards d'euros pour une superficie de 32.000 kilomètres carrés et une population de plus de sept millions d'habitants. Le Danemark, par exemple, installé sur 43.000 kilomètres carrés, a une population de 5,5 millions d'habitants et un PIB de 206 milliards d'euros. Ce pays nordique est quasi similaire mais avec moins de population et moins de territoire productif. Ceci signifie que l'économie catalane est plus forte mais elle ne serait pas en première ligne des pays les plus riches d'Europe. Le journal s'interroge ainsi si l'Espagne pourrait-elle maintenir sans la Catalogne son actuel niveau économique. D'abord, le PIB s'élevant à 1.050 milliards d'euros place l'Espagne en cinquième position en l'Europe derrière l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie. En cas de l'indépendance de la Catalogne, l'Espagne ne perdrait pas seulement les 200 milliards d'euros du PIB catalan mais également l'enrichissement généralisé comme pays, que produit l'activité économique en Catalogne. Pour la perte de cette région, le PIB espagnol diminuerait ainsi de 20%. D'autant plus, les grandes entreprises catalanes dans le secteur financier ou énergétique (La Caixa Catalunya Banc, Banco Sabadell ou Gas natural Fenosa), du secteur du bâtiment (Abertis), de production alimentaires (Nutrexpa, Gallina Blanca, Cacaolat, Damm ou San Miguel) de la mode (Mango) ou de l'édition (Salvat, Grijalbo, Ediciones B ou Planeta) se distinguent par leur grand poids au sein de l'économie espagnole. De ce fait, de nombreuses entreprises catalanes cesseraient de commercialiser leurs produits dans un territoire comptant plus de 46 millions d'habitants. De même, les marchandises catalanes destinées à l'Union Européenne seraient soumises à une expresse autorisation de l'Espagne. Parallèlement, le marché de l'emploi serait fortement affecté pour la baisse d'activité. En conclusion, soutient l'étude, l'indépendance de la catalogne ne bénéficierait à aucune des deux parties. Mercredi dernier (11 septembre), rappelle-t-on, des centaines de milliers de personnes avaient revendiqué l'organisation en 2014 d'un referendum d'autodétermination en Catalogne en organisant une chaine humaine depuis la France jusqu'à Tarragone (sud de la Catalogne).