Marrakech Marrakech croule sous les eaux. En effet, la cité ocre a été le théâtre de précipitations torrentielles durant la soirée de mardi. Durant presque trois heures, la ville a été isolée du monde, car les principales voies d'accès ont été bloquées. Selon un dernier bilan, les pluies orageuses ont causé l'effondrement de sept maisons. Selon des témoins sur place, plusieurs habitants ont trouvé des difficultés à rejoindre leur domicile, en raison de la hausse du niveau de l'eau, comme c'est le cas de l'axe liant le quartier Tachfine à Targa. En fait, les pluies ont commencé à s'abattre vers 20h 45 avant de baisser d'intensité aux environs de 22h20. Dans l'intervalle d'une heure et demie, plus de 60 mn ont été enregistrés. Affectés par les inondations, des familles du douar Sgharna Sghir et Sidi ben Youssef ben Ali ont même crié au secours des autorités pour débloquer la situation. Idem pour le quartier Mellah situé dans l'ancienne médina. Pour faire face au danger, un poste commandement (PC), piloté par le Wali, a été mis en place au niveau de la Wilaya de Marrakech afin d'organiser les opérations d'intervention et suivre de près l'évolution de la situation. Ainsi, les autorités locales appuyées par les agents de la protection civile ont dû, par mesure d'anticipation, évacuer plusieurs familles de l'ancienne Médina, notamment dans les habitations menaçant ruine. Par ailleurs, la crainte de la crue de l'Oued Effil qui traverse la ville n'a commencé à s'éloigner qu'après 2h30 h du matin, indiquent les autorités locales, enregistrant une baisse sensible, après avoir connu une montée d'eau qui a provoqué une terreur chez la population. Eclaircissements du département de l'habitat Par ailleurs, le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville a rendu public un communiqué, précisant que la maison qui s'est effondrée dans le quartier El Mellah, et qui a causé un mort, fait partie des habitations figurant sur la liste de la deuxième phase du programme de traitement des maisons menaçant ruine. La même source souligne que le programme initié par le ministère «porte sur 2180 maisons habitées par 3500 familles». Et d'ajouter que déjà «1590 habitations ont fait l'objet d'expertise technique réalisés par des cabinets d'étude spécialisé en la matière». Et ce n'est pas tout. Le département de Nabil Benabdellah explique que «206 maisons ont été complètement détruites alors que 413 ont été restaurées voire renforcées, et ce conformément aux normes requises, mobilisant une enveloppe budgétaire s'élevant à 57 millions de DH». Le ministère de tutelle souligne, en outre, que «le traitement de la question relative aux maisons menaçant ruine est l'une des priorités du programme d'action du ministère, en collaboration avec tous les acteurs concernés», tout en faisant allusion à la politique intégrée mise en place pour résoudre ce problème. Exprimant ses condoléances aux familles victimes de cet effondrement, le département de l'Habitat a réitéré sa ferme volonté de déployer tous les efforts afin de «de répondre aux besoins des familles et accélérer le rythme de réalisation des programmes initiés à cet effet», conclut le communiqué.