Les prémices de la formation d'une nouvelle majorité gouvernementale commencent à se profiler à l'horizon. D'aucuns estiment aujourd'hui que l'annonce du gouvernement Benkirane II est imminente et que le RNI sera de la partie. Les négociations entre Salah Eddine Mezouar et le Chef de l'Exécutif ont quasiment abouti car les divergences sur la restructuration gouvernementale semblent définitivement aplanies. Le dernier round de négociations entre Benkirane et Mezouar pour la formation d'une nouvelle coalition gouvernementale, tenu au début de cette semaine, a été déterminant. Il a mis fin à une longue période d'agitation et de suspicion quant aux formations politiques qui devraient participer au gouvernement Benkirane II. Selon une source de la majorité gouvernementale, les négociations sont bouclées et l'annonce du nouveau gouvernement ne devrait pas tarder (une affaire de quelques jours). L'essentiel, indique une source concordante, est que les deux parties se sont mis d'accord (dans des conditions favorables et cohérentes) sur les termes dans lesquels la composition du gouvernement Benkirane II doit se faire. Dans un communiqué, Salah Eddine Mezouar, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), s'est longuement expliqué sur les motifs de la lenteur des négociations avec Abdelillah Benkirane pour la constitution d'un nouvel exécutif. Le SG du RNI a imputé le long timing des tractations à la nécessité d'asseoir la nouvelle expérience gouvernementale sur une base solide à même de prévenir les conflits au sein de la majorité et de garantir l'efficacité du gouvernement afin d'éviter les erreurs de la première expérience. Selon Mezouar, la procédure de négociation a été amplement respectée comme convenu initialement avec le Chef du gouvernement. Et d'ajouter que la bonne foi du parti dans la démarche de négociation, en veillant à l'intérêt suprême du pays et au respect de la délégation qui lui a été confiée par le Conseil national du parti, a été fortement honorée. Mezouar rappelle dans ce sens les trois points qui ont été fixés par le CN du RNI, à savoir la redéfinition des priorités, la reconsidération de la Charte de la majorité et de la structure du gouvernement. Néanmoins, tant que l'annonce de la nouvelle majorité gouvernementale n'est pas encore officielle, le SG du RNI souligne que son parti reste «jusqu'a nouvel ordre dans l'opposition et que la balle est désormais dans le camp de la majorité et en particulier du Chef du gouvernement et non du RNI. Dans un communiqué, Mezouar explique que si son parti avait tenté de venir en aide au gouvernement pour le faire sortir de l'impasse, c'est uniquement par esprit patriotique. Et de poursuivre que le RNI «ne doit pas être tenu responsable, sous quelque prétexte que ce soit, d'une dislocation de la majorité ou d'une crise gouvernementale». Pour conclure, Mezouar confirme que «le RNI ne cèdera à aucune pression», soulignant que son parti ne peut travailler qu'au sein d'un gouvernement qui «respecte ses composantes et adhère à ses priorités et met l'intérêt du citoyen au-dessus de toute considération étriquée».