Omra A Oujda, le directeur d'une agence de voyage a été arrêté par les éléments de la police judiciaire suite à une plainte déposée par 94 candidats à l'Omra. Lesdits candidats avaient payé des sommes allant de neuf à trente mille dirhams à cette agence pour effectuer le pèlerinage dans les lieux saints. Cette arrestation a donné lieu à des instructions pour diligenter une enquête et mettre toute l'affaire au clair. Comme chaque année, les mêmes désastres se produisent au temps du pèlerinage. Des pèlerins se font escroquer par des agences de voyages dont les propriétaires disparaissent comme à l'accoutumée avec des milliers d'argent ainsi que les papiers des victimes. Un phénomène qui semble devenue monnaie courante. C'est un véritable cercle vicieux. Certaines victimes nécessitent même un suivi psychologique. Leur rêve de visiter enfin les lieux saints s'est évaporé, alors qu'ils étaient si près du but. Des centaines de candidats font un sit-in devant les dites agences aux portes et guichets fermés. Les réseaux sociaux quant à eux ne se taisent guère sur le sujet. Des titres apparaissent pour dénoncer le phénomène d'arnaque qui entoure le pèlerinage, un acte religieux important chez plusieurs marocains. Mais au-delà de la simple arnaque, ces cas relèvent aussi d'une déficience dans les mesures entreprises par l'Etat pour accompagner l'opération Haj/Omra chaque année, étant donné que chaque fois, un propriétaire d'agence à qui les citoyens font confiance en lui donnant de l'argent pour assurer leur voyage prend la fuite. Au-delà du fait-divers, des questions fondamentales se posent. De quel recours disposent les clients de l'agence ? Les plaignants s'adressent normalement à la justice. En effet, un comité consultatif composé de représentants de l'administration du Tourisme, du ministère des Transports, de l'Intérieur et de la profession (le président et le secrétaire général de la Fédération des agences de voyages) est chargé d'examiner les questions soulevées par les plaintes. Pourtant jusqu'à maintenant aucune réaction sévère n'a été prise en faveur de ces arnaqueurs. L'Omra est considérée comme n'importe quel autre voyage. Seul le Hajj est réglementé. Les nombreuses plaintes déposées chaque année à l'occasion du phénomène grandissant d'arnaque, interpellent quant à la nécessité d'organiser et de prendre des mesures rigoureuses pour trouver le cadre approprié d'organisation de ce type de voyage (contrat- type, cahier des charges) et diminuer les risques d'escroquerie. Depuis un moment, l'Omra est un véritable produit touristique qui rapporte beaucoup d'argent aux opérateurs. Profitant parfois de l'ignorance de certains citoyens, les escrocs sont prêts à tout faire pour atteindre leur but. Ce marché exige davantage d'efforts pour son assainissement. Les pouvoirs publics doivent être plus rigoureux vis-à-vis des agences de voyage qui ne respectent pas le cahier des charges. Celles-ci doivent améliorer leur comportement vis-à-vis d'une clientèle qui devient de plus en plus nombreuse. Mais, beaucoup ne l'entendent pas de cette oreille.